Une vaste étude, réalisée à l'Université du Minnesota, à Minneapolis, pointe le risque légèrement supérieur chez les enfants nés après une fécondation in vitro (FIV) de développer un cancer rare, notamment un cancer du foie. L'auteur principal de cette étude américaine, Logan Spector, n'exclut toutefois pas que ce risque accru soit, au moins en partie, lié à l'âge avancé des mères concernées, ainsi qu'à d'autres facteurs de santé qui poussent les femmes à essayer la FIV.
«Il y a en effet certains ouvrages sur ce thème, mais leurs résultats sont plutôt contradictoires. Il n'existe pas pour le moment d'études qui confirment à 100% le risque de développement de cancers chez les enfants nés par FIV», a déclaré à Sputnik Inna Zorina, gynécologue du réseau de centres de reproduction et de génétique NOVA CLINIC.
Et d'ajouter que rien ne préconisait d'abandonner cette méthode de conception.
«Il y a des suppositions et des hypothèses expliquant les causes du cancer. Dans certains cas, la maladie est même provoquée par le malade lui-même. On trouve aussi parmi les causes du cancer une prédisposition héréditaire ou innée et toutes sortes de mutations. Certains virus peuvent également être à l'origine d'une tumeur maligne», a expliqué Mme Zorina.
Analysant le lien entre la FIV et le cancer infantile, les auteurs de l'étude de l'Université du Minnesota ont constaté que, dans l'ensemble, les enfants conçus par FIV étaient 17% plus susceptibles de développer un cancer que ceux conçus sans assistance médicale. Cela se traduit, selon eux, par un taux de 0,1% chez les premiers et de 0,09% chez les seconds.
Les chercheurs rappellent toutefois qu'il s'agit d'une étude d'observation et que rien ne démontre dans leurs résultats que la FIV peut causer directement le cancer.
Toujours est-il que, grâce à la fécondation in vitro, autrement dit à une procréation médicalement assistée (PMA) qui avait été mise en pratique pour la première fois en 1977, plus de six millions d'enfants sont venus au monde.