«Fumée jaune», propagation… Réflexions d'un ancien pompier sur le sort de Notre-Dame

Un ancien pompier suisse a, lors d’une interview accordée à Sputnik, évoqué des éléments liés à la composition de la fumée jaune, la propagation rapide du feu lors de l’incendie de Notre-Dame ainsi que la possibilité d’un court-circuit dans la charpente.
Sputnik

L'enquête sur les causes de l'incendie de Notre-Dame étant toujours en cours, Sputnik a demandé à un ancien pompier volontaire auprès du Service Défense Incendie Secours de la ville de Lausanne, Alexandre Solcà, de commenter les circonstances du sinistre.

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En se fondant sur son expérience professionnelle, il a évoqué les raisons de la propagation rapide du feu sous la toiture. Selon lui, ce phénomène n'est lié qu'à la présence d'éléments en bois particulier: «la structure en vieux chêne et autres écorces se rompt très rapidement au contact de la chaleur du feu».

De plus, «la chaleur s'est propagée à cause de l'air présent autour de la toiture dégagée à cause de la structure devenue extrêmement faible et cela a augmenté l'apport en oxygène du feu, ce qui augmente donc sa puissance».

Commentant la suspicion répandue que la couleur jaune des flammes et de la fumée a été provoquée par l'utilisation d'un combustible et d'un réactif, M.Solcà a exclu la possibilité de l'usage du magnésium, élément inflammable, qui a «une réaction forte et vive», parce que «ce n'est pas tout à fait les mêmes couleurs». Cependant, il a souligné qu'il est «assez prématuré de déduire le type d'incendies sur la base de clichés ou de vidéos».

«Une analyse chimique de ses émissions sous forme de nuage et vapeurs peut nous donner une information exacte de sa nature et de ses composants», a-t-il ajouté.

En ce qui concerne l'effondrement de la flèche, M.Solcà s'est dit certain qu'il était impossible de sauver cette partie du monument historique:

«Quant à la flèche, elle ne pouvait résister à une si haute température. Dès que j'ai vu les flammes la toucher, en tant que pompier, je savais que la flèche était perdue d'avance. Le métal de ce type fond très vite».

L'hypothèse d'un départ de feu provoqué par un court-circuit dans la charpente ne lui semble pas convaincante: «En ce qui concerne les travaux de réfection, je suis un peu dubitatif quant au fait qu'il y avait de potentielles sources d'électricité si proches de la charpente en bois».

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Cependant, l'ancien pompier a refusé de se prononcer avec certitude en faveur de la nature accidentelle ou criminelle du sinistre. Il estime que seules les preuves qui seront obtenues lors de l'enquête ouverte par le procureur de la République de Paris pourront faire la lumière sur l'origine de l'incendie:

«Seuls les experts sur place, en examinant les éléments calcinés et les facteurs de propagation du feu ainsi que d'autres éléments, pourront nous donner des conclusions exactes».

Un incendie s'est déclaré lundi 15 avril dans la cathédrale Notre-Dame de Paris. Le procureur de la République de Paris a indiqué mardi 16 avril que la piste accidentelle était privilégiée. L'enquête sur les causes de l'incendie dévastateur se poursuit. Selon les pompiers, le feu serait «potentiellement lié» aux travaux de rénovation de ce monument historique, le plus visité d'Europe. Le Président Macron a annoncé le 16 avril qu'il voulait que la cathédrale soit rebâtie d'ici cinq ans.

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