Des Sri Lankais font part de leur ressenti à Sputnik après les attaques meurtrières

Dix ans après la fin de la guerre civile qui a ravagé le Sri Lanka pendant trois décennies, le deuil vient s’installer de nouveau dans le pays. Sputnik a contacté des résidents de l’île pour avoir une vue de l’intérieur sur les attaques dévastatrices de ce dimanche.
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Le bilan de la série d'attaques à la bombe qui a frappé trois églises et cinq hôtels à travers le Sri Lanka le 21 avril, lors des célébrations de Pâques, s'élève à au moins 290 morts et plus de 450 blessés. À la suite de ces attaques, Sputnik a contacté des Sri Lankais pour comprendre comment les événements ont été appréhendés et vécus par les témoins.

Premières images des explosions meurtrières au Sri Lanka

«Cela se reproduit après des années de paix»

Asela Waidyalankara, une spécialiste de la cybersécurité qui a vu l'explosion depuis le toit de sa maison à Dehiwala, dans la banlieue de Colombo, a fait part de ses impressions.

«[C'est] tragique, nous avions dix ans de paix après 30 ans de guerre terroriste, les gens se demandent pourquoi cela se reproduit», a-t-elle affirmé faisant référence à la guerre civile sri lankaise ayant opposé le gouvernement et le mouvement des Tigres de libération de l'Îlam Tamoul (1983-2009), qui a coûté la vie à plus de 100.000 personnes et mutilé d'innombrables autres.

Bravoure et résilience

Shamara Wettimuny, une doctorante vivant au Royaume-Uni et dont la famille est à Colombo, a raconté que lorsque les explosions ont dévasté la ville, ses proches sont restés dans l'église, leur congrégation refusant de quitter le bâtiment malgré le danger.

«L'église et la congrégation ont courageusement choisi de continuer le service et ont chanté avec résilience et esprit de solidarité», a-t-elle déclaré.

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Wettimuny a tenu à souligner que malgré la peur et le deuil après la mort de plus de 200 innocents, des personnes se dirigeaient «courageusement vers des banques de sang pour donner du sang»:

«Trois policiers ont donné leurs vies pour arrêter des suspects. Nous sommes reconnaissants à ces personnes et ce sont des témoignages de force et de résilience auxquels nous devrions nous accrocher en cette heure sombre.»

Le Sri Lanka sous le choc

Un correspondant de Reuters à Colombo, Ranga Sirilal, a déclaré que même en tant que journaliste, il a été «choqué» par l'ampleur de cette violence:

«Le Sri Lanka a été en guerre pendant 30 ans et, en tant que journaliste, je l'ai couverte pendant longtemps. J'ai rapporté le nombre de morts quotidiennement. […] Mais il y a eu une accalmie pendant environ 10 ans, sans victimes. C'est donc la première fois, après dix ans, que je dois signaler une autre série d'explosions.»

L'humeur générale actuelle des gens est le choc, a affirmé Sirilal, qui a estimé que personne ne pouvait croire ce qui s'est passé. Et de poursuivre que bien qu'il n'y ait plus d'explosions depuis 14h dimanche, la police et les militaires restent en état d'alerte et continuent leurs opérations de recherche des possibles suspects.

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Couvre-feu à travers l'île

Kavindu Dilshan, directeur du portail de nouvelles local Lak Media Network Publishing, a livré à Sputnik un aperçu de la situation en matière de sécurité sur le terrain, affirmant que huit personnes avaient été arrêtées et qu'un «couvre-feu de police dans toute l'île» avait été mis en place.

«Des mesures ont été prises pour renforcer la sécurité à l'aéroport international Bandaranaike, dans les lieux de culte, dans les transports publics, dans les auberges de jeunesse et les hôpitaux. Les réseaux sociaux sont désormais interdits pour empêcher la diffusion de fausses informations, notamment Facebook, Viber, WhatsApp», a expliqué Dilshan.

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