Au Royaume-Uni, une loi stipule que le gouvernement ne peut extrader, déporter ou expulser une personne si elle risque la peine de mort, a rappelé à Sputnik Robert Tibbo, avocat de l'ex-agent de la CIA et lanceur d'alerte, Edward Snowden, commentant les perspectives d'extradition de Julian Assange vers les États-Unis et la promesse qui aurait été faite par le Foreign Office au Président de l'Équateur, Lenin Moreno, lors de l'arrestation du fondateur de WikiLeaks.
«C'est le Président Moreno lui-même qui est à l'origine des choses illégales, énormes et inconstitutionnelles. […] Il connaissait bien la situation d'Assange qui avait obtenu le droit d'asile à l'ambassade de l'Équateur à Londres. Il l'a néanmoins dépouillé de ce droit, en invitant la police britannique à l'arrêter à l'ambassade même», a poursuivi M.Tibbo.
Et d'ajouter que M.Moreno n'avait fourni aucune raison ni justification valable pour priver Julian Asange de son droit d'asile. Qui plus est, M.Assange n'en a été informé que 30 minutes avant l'arrivée de la police.
«Il s'agit d'une affaire très compliquée qui prendra sans doute un certain nombre d'années. […] Il est question de la liberté d'expression et du travail du journaliste dans l'intérêt public, ainsi que du droit de la société à recevoir l'information, et surtout en rapport avec des crimes flagrants», a souligné l'avocat.
Selon ce dernier, quant à la procédure d'extradition, la défense de M.Assange pourrait s'y opposer par plusieurs arguments, dont l'un serait que sa vie serait en danger s'il était envoyé à l'étranger et devait y subir un procès.
«Il ne s'agit pas du tout d'une affaire tranchée, car l'ambassade de l'Équateur a violé les droits constitutionnels d'Assange, obéissant à la volonté du gouvernement américain», a résumé Robert Tibbo.
Le 11 avril, l'Équateur, qui avait accueilli Julian Assange dans son ambassade londonienne depuis 2012, a privé le fondateur de WikiLeaks de son droit d'asile diplomatique. La police britannique a ensuite annoncé que M.Assange avait été arrêté conformément à un mandat délivré en 2012 pour non comparution au tribunal.
Selon le Président équatorien, Lenin Moreno, Julian Assange a tenté de créer un «centre d'espionnage» dans l'ambassade d'Équateur à Londres.
Le lanceur d'alerte Edward Snowden a dénoncé l'arrestation de Julian Assange, comme une atteinte à la liberté de la presse à l'échelle internationale, en violation des droits de l'homme.