Dans une texte publié par le journal algérien francophone El Watan, Mouloud Hamrouche, ancien colonel de l'Armée de libération nationale (ALN) algérienne et ex-chef de gouvernement (1989-1991), a encensé la cohésion qui régnait entre l'Armée nationale populaire (ANP) et le peuple depuis le début du mouvement de contestation populaire en Algérie qui a débuté le 22 février dernier. Il a par ailleurs appelé l'ANP à contribuer à l'édification d'un État de droit.
M.Hamrouche considère cette position comme étant conforme à ses missions constitutionnelles, telles que définies par l'article 28 de la Constitution, qui permettent à l'ANP «de ne pas être en contradiction avec son statut d'armée nationale et de ne pas être une cible fragile à détruire par d'autres puissances étatiques étrangères, particulièrement méditerranéennes ou de l'OTAN, à l'instar de celles de l'Irak, de la Libye et de la Syrie».
Cependant, l'ex-chef du gouvernement a appelé le haut commandement de l'ANP «à contribuer au parachèvement de l'édification de l'État national par la mise en place d'une Constitution et d'institutions de vrais pouvoirs d'autorisations, de régulations, d'habilitations et de contrôles». «Cela mettra l'armée définitivement à l'abri des conflits politiques partisans», a-t-il ajouté.
«Les semaines à venir seront critiques et décisives pour démontrer si les élites politiques seront capables d'aller de l'avant en mettant à l'abri l'État et l'armée par le développement de vrais instruments et mécanismes d'une démocratie gouvernante et d'un vrai contrôle par de vraies institutions et de vrais élus», a-t-il conclu.