Après plus de deux mois d’une contestation populaire inédite en Algérie, les manifestants n’ont toujours pas désigné de leader pour représenter le mouvement. Cependant, plusieurs figures sont en train d’émerger au sein de l’opposition algérienne, à savoir les avocats Mustapha Bouchachi et Zoubida Assoul, ainsi que l’homme politique Karim Tabbou.
«Nous n’accepterons jamais que ce gouvernement et ce chef du gouvernement […] qui était derrière toutes les fraudes électorales qu’a connues l’Algérie depuis des années, organise les élections», a déclaré M.Bouchachi, qui milite pour la nomination de personnalités acceptées par le peuple.
Le porte-parole de l'Union démocratique et sociale (UDS) Karim Tabbou, 49 ans, se fixe pour objectif de «bâtir un État de droit, où la loi s’appliquera à tout le monde et aucune autorité ne sera au-dessus de la loi», selon ses propres déclarations à Algérie Eco.
«Nous avons, en tant que peuple, des priorités telles que la protection du pays, la mise en place d’un système démocratique et surtout l’unité pour bâtir cette nouvelle Algérie», insiste M.Tabbou, qualifié par des médias locaux de «nouvelle coqueluche des jeunes Algérois».
La juriste Zoubida Assoul, 63 ans, porte-parole du mouvement Mouwatana «Citoyenneté-Démocratie» et présidente de l’Union pour le changement et le progrès (UPC), est elle aussi hostile à l’idée que «des visages qui ont servi Bouteflika et cautionné son mandat dirigent la transition».
«Ce qu’ils proposent, c’est du bricolage, pour s’assurer que le système se maintienne », tranche-t-elle, citée par le quotidien La Presse. Pour Mme Assoul, les Algériens ont fait preuve de maturité et n’ont pas l'intention de «faire avorter leur révolution pacifique».