Assange a publié des «preuves des crimes de guerre commis par les USA»

«C’est un héros, pas un criminel», des journalistes et des militants des droits de l’Homme qui ont travaillé avec le site de lancement d’alertes WikiLeaks n’ont pas tardé à réagir à la nouvelle de l’arrestation de Julian Assange qui peut conduire à son extradition vers les États-Unis où il pourrait être condamné à la peine capitale.
Sputnik

La décision du gouvernement équatorien de livrer Assange à la police britannique est une «violation flagrante de sa citoyenneté équatorienne et des droits d’asile», considère dans son commentaire à Sputnik le militant des droits de l'Homme britannique Peter Tatchell qui a coopéré avec le site WikiLeaks. Il pense que l’Équateur a manqué son devoir de protéger son citoyen.

Julian Assange conduit au tribunal de Westminster
Le pronostic qu’il livre n’a rien d’optimiste:

«L’arrestation d’Assange le mettra dans le risque d’extradition vers les États-Unis, où, très probablement, il confrontera des accusations qui mèneraient à son emprisonnement pour 30 ans ou plus. Un grand jury secret a été convoqué pour préparer un acte d’accusation contre Assange et les principaux officiels de Trump ont déclaré que poursuivre Assange était une priorité».

Et de souligner qu’en effet, Julian Assange n’a fait fuiter aucune information. «Il a publié les fuites de Chelsea Manning, tout comme The Guardian et New York Times […] et des preuves des crimes de guerre commis par l’Amérique. C’est un héros, pas un criminel», insiste-t-il.
M.Tatchelle estime que le gouvernement britannique devrait refuser de faire ce que le gouvernement Trump exige. Il devrait désormais donner des garanties publiques assurant qu’Assange ne sera pas remis aux autorités américaines.

«Son extradition vers les États-Unis n'est pas dans l'intérêt public», conclut-il.

Exemple de Snowden

Bien que ce scénario était envisagé depuis longtemps, cette tournure des évènements était à éviter, déclare pour sa part à Sputnik Israel Shamir, journaliste qui a travaillé avec WikiLeaks. Il considère que cette nouvelle est «soudaine, stupéfiante, triste, amère et tragique».

Il pense que derrière la décision de Londres se cache la volonté de Washington. Quant à la position de l’Équateur, Shamir explique que ce pays est  «gouverné par un Président très "mal réussi", qui a trainé devant le tribunal même l’ancien Président de l’Équateur Correa, qui avait permis [à Assange, ndlr] de trouver asile dans l’ambassade».

Et d’attirer l’attention sur la situation du lanceur d’alerte Edward Snowden qui a obtenu un asile temporaire en Russie.

«En général, cela rappelle encore une fois au monde entier que l'asile ne peut être obtenu qu'à Moscou. Il existe également à Moscou des inconvénients qui, à un moment donné, semblaient peut-être plus fastidieux. Après tout, nous n'entendons jamais Snowden, nous ne le voyons pas, il a pratiquement disparu depuis».

Edward Snowden réagit à l'arrestation de Julian Assange
Le fondateur du site lanceur d'alertes WikiLeaks, Julian Assange, a été arrêté ce jeudi 11 avril par la police britannique à l'ambassade d'Équateur à Londres. Il a été livré dans la journée à la Cour des magistrats de Westminster.

S’il est extradé vers les États-Unis, Julian Assange pourrait être condamné à la peine de mort pour la publication de documents secrets, estiment certains experts. Toutefois, selon le ministère de la Justice des États-Unis, il n’encourt que jusqu’à 5 ans de prison.

Le Président équatorien, Lenin Moreno, a déclaré que Londres lui a garanti qu’il ne sera pas extradé vers les États-Unis où il peut être exposé à la tortures, voire même être condamné à la peine capitale.

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