La Turquie a acquis des systèmes antiaériens russes S-400 pour protéger ses frontières, mais cela lui permettra aussi de garantir la sécurité de l'UE et de l'Otan, a déclaré samedi Omer Celic, porte-parole du Parti de la justice et du développement (AKP) de Recep Tayyip Erdogan.
«Nous achetons ces systèmes avant tout pour protéger nos frontières contre les attaques venant de Syrie. Mais nous protégerons ainsi les frontières de l'UE et de l'Otan. Les systèmes S-400 seront livrés en juillet prochain, nous n'avons pas l'intention d'y renoncer», a indiqué M.Celic.
Selon M.Celic, la Turquie a dû renforcer son potentiel dans le domaine de la défense antiaérienne après que «certains de ses partenaires de l'Otan ont retiré leurs systèmes Patriot du territoire turc il y a quelques années».
«Quand la région turque de Kilis a été la cible de tirs de roquettes venant du territoire syrien, personne ne nous a fait de proposition permettant d'éviter de telles attaques», a noté le porte-parole.
«La Turquie et la Grèce sont membres de l'Otan. La Grèce possède des systèmes S-300, nous allons nous équiper de S-400. Pourquoi cela doit-il être un problème pour nous? La Turquie est un État souverain, on ne peut pas nous interdire d'utiliser les S-400 que nous avons acquis», a conclu M.Celic.
Les États-Unis exercent des pressions sur la Turquie pour qu'elle renonce à l'acquisition des systèmes russes S-400, menaçant de refuser de lui livrer des chasseurs F-35.
Signé fin 2017, le contrat russo-turc sur les S-400 prévoit la livraison de ces systèmes pour juillet 2019. Le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, a récemment annoncé que la Turquie commencerait à déployer les S-400 sur son territoire en octobre 2019.