Une nouvelle évacuation d'un campement de migrants a commencé jeudi matin Porte de la Chapelle dans le nord de Paris, selon l’AFP.
A 7H00, les hommes, debout au milieu des tentes, attendent autour de braseros. Nerveux, ils se pressent au bord du trottoir, contenus par les forces de l'ordre qui les maintiennent sur le parvis à coups de sifflets.
Il comptait 424 tentes au dernier décompte réalisé par France terre d'asile, et plusieurs maraudes de mises à l'abri y ont déjà eu lieu pour orienter les migrants vers des structures d'hébergement. Mais certains se méfient de ces opérations, notamment les déboutés de l'asile et les dublinés (censés être renvoyés vers le pays européen compétent pour leur demande d'asile).
L'arrivée du premier bus provoque un mouvement de foule. «Reculez! Reculez! Repoussez-moi ça!!», crient les policiers, qui s'arc-boutent pour repousser les hommes, inquiets de ne pas avoir de place dans les bus. Certains tombent à terre, mais le groupe continue à pousser.
Sharif, un Afghan, arrivé il y a quelques jours d'Allemagne, s'énerve: «on nous dit soyez prêts, les bus doivent venir mais il ne se passe rien. J'ai payé 10 euros pour avoir une tente et maintenant elle est détruite. La police nous tape, pourquoi? C'est vraiment un problème», explique-t-il dans un allemand parfait.
«Les gens vivent avec les rats, il y en a un millier ici c'est horrible. Il n'y a pas d'eau, pas d'électricité. Ce ne sont pas des conditions dignes d'un pays développé», raconte John, un Somalien.
Mercredi, la maire de Paris Anne Hidalgo a dénoncé un «déni de réalité» de la part de l'État à propos de ces campements où règne selon elle «le chaos».
Pour dénoncer cette situation, plusieurs associations comptent suspendre leurs actions le 9 avril.
Le préfet d'Ile-de-France Michel Cadot avait déjà vivement riposté la semaine dernière en soulignant le «travail colossal» mené par l'État sur le sujet avec plus de 2.000 prises en charge depuis début 2019.