La sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne sans accord, soit un Brexit dur, est souvent présentée comme le scénario catastrophe, dont les effets sont difficiles à anticiper, mais qui peut avoir de très graves conséquences économiques, notamment sur les importations britanniques.
À ce stade, on ne sait tout simplement pas ce qui peut arriver en cas de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne sans accord, a déclaré à Sputnik James Marlow, membre du Parti conservateur, celui de la Première ministre britannique Theresa May.
«Soyons clairs: tout ne va sans doute pas s'effondrer en Europe ni d'ailleurs au Royaume-Uni. […] Le PDG des ports de Calais, en France, nous a déjà dit que si le Royaume-Uni partait sans accord spécifique avec l'UE, les ports resteraient ouverts, le trafic continuerait à entrer et à sortir, les gros camions entreraient et sortiraient, les avions décolleraient toujours d'Europe et atterriraient sur le sol britannique. […] Donc, je ne pense pas que ce soit une histoire tellement effrayante», a indiqué l'interlocuteur de l'agence.
M.Marlow a rappelé qu'il s'était trouvé parmi ceux au Royaume-Uni qui avait fait campagne en faveur du Brexit.
«Le problème des gens comme moi est que la législation de Bruxelles est supérieure à celle du Royaume-Uni et du reste de l'Europe. […] Dans les années 90, après la signature par Londres du traité de Maastricht, il s'agissait en fait de la création des États-Unis d'Europe. Et je suis convaincu qu'un certain nombre d'Européens, je ne parle évidemment pas des politiciens, ne veulent pas perdre subitement leur patrimoine culturel, leur Histoire, leurs origines», a expliqué le Britannique.
Et d'ajouter que l'avantage de quitter l'UE résidait entre autres dans le fait que le Royaume-Uni aurait le pouvoir de légiférer pour son propre peuple et que cela ne serait plus du ressort de la Cour de justice européenne.
«Jusqu'ici, quand les lois sont adoptées au Royaume-Uni, la Cour suprême et la Chambre des lords les entérinent, mais la Cour de justice des Communautés européennes [aujourd'hui Cour de justice de l'Union européenne, ndlr] peut bien les annuler, ce qui est parfaitement injuste», a détaillé le membre du Parti conservateur.
Il a reconnu que Londres souhaitait évidemment avoir un accord commercial avec l'Europe, mais s'il ne pouvait pas l'obtenir, il poursuivrait ses rapports commerciaux avec le reste du monde.
«Et ce sera notre autre grand avantage. On va conclure des accords commerciaux avec d'autres pays du monde, notamment avec les pays du Commonwealth, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, Israël, les États-Unis, le Canada et de nombreux pays africains. Tous ces pays expriment leur désir de signer des accords de libre-échange avec le Royaume-Uni en cas de retrait de l'UE», a résumé l'interlocuteur de Sputnik.
En principe, le Brexit devait être effectif le 29 mars, soit deux ans jour pour jour après l'activation de l'article 50 du traité de Lisbonne, qui détermine les conditions de divorce entre un pays membre et l'Union européenne.
La Première ministre britannique Theresa May a annoncé mardi 2 avril, à 10 jours de la date prévue pour la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, vouloir réclamer aux dirigeants européens un nouveau report du Brexit, «aussi court que possible» et qui prendra fin lorsque le parlement aura adopté un accord de divorce.