Quelques jours après la signature par le Président états-unien du document reconnaissant les hauteurs du Golan comme territoire israélien, la ville syrienne d'Alep s'est retrouvée sous le feu de frappes aériennes que Damas a imputées à l'armée de l'air israélienne (IAF), laquelle n'a ni confirmé ni infirmé cette information. Israël a occupé cette partie du Golan dès 1967 et l'a annexée en 1981. La communauté internationale considère cette occupation comme illégale, tout comme l'annexion qui a suivi.
Bien que ce raid aérien d'Israël contre Alep ait suivi de près la reconnaissance par Washington de la souveraineté israélienne sur le Golan syrien, son principal objectif était sans doute de montrer aux acteurs régionaux, y compris à la Russie, que l'État hébreu était toujours capable de lancer de telles attaques, a supposé, dans un entretien accordé à Sputnik, Ghassan Kadi, analyste politique d'origine syrienne.
«Dans le même temps, il serait aussi destiné à la population israélienne en prévision des prochaines élections [à la Knesset, ndlr]», a poursuivi l'expert, se référant au vote parlementaire anticipé du 9 avril 2019.
Et de relever toutefois que la reconnaissance par Donald Trump des hauteurs du Golan en tant que territoire d'Israël n'avait pas suscité à travers le monde des protestations aussi vives que celles déclenchées par le transfert de l'ambassade américaine à Jérusalem.
«Jérusalem, c'est différent. Cette ville n'est pas seulement considérée comme la capitale de la Palestine, mais comme un sanctuaire sacré de l'islam. Sa reconnaissance par les États-Unis comme la capitale d'Israël a suscité des émotions religieuses dans l'ensemble du monde musulman», a expliqué l'expert.
Selon ce dernier, la démarche de Donald Trump sur le Golan n'est qu'un acte symbolique qui ne change en fait rien sur le terrain.
«La reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté d'Israël sur le Golan n'est qu'une démarche symbolique qui ne change rien», a ainsi déclaré M.Kadi.
Après la reconnaissance par Donald Trump de la souveraineté d'Israël sur le plateau du Golan, l'Onu a clamé haut et fort que cette démarche n'aurait aucune incidence sur le statut juridique du territoire syrien occupé par Israël depuis 1967. La Russie, la Turquie et un certain nombre de pays arabes, ainsi que les États européens ont condamné ce geste du Président états-unien.
Selon l'agence de presse syrienne Sana, la défense antiaérienne et l'armé du pays ont repoussé mercredi soir «une agression aérienne israélienne» contre la partie nord-est d'Alep et «ont abattu un certain nombre de missiles hostiles».