La Suisse continuera de considérer les hauteurs du Golan comme un territoire occupé par Israël, a déclaré mercredi à la presse russe le porte-parole de la diplomatie suisse, Georges Farago.
La République helvétique est ainsi venue se joindre à la majorité de la communauté internationale, laquelle a condamné à l'unanimité la signature lundi par le Président américain d'une déclaration reconnaissant la souveraineté d'Israël sur les hauteurs du Golan. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, présent lors de la cérémonie, a salué l'action unilatérale de M. Trump. Les réactions au sein de la communauté internationale, y compris parmi les alliés les plus proches des États-Unis dans le Golfe et en Europe, ont été cependant beaucoup moins enthousiastes.
Ainsi, l'Arabie saoudite, le Royaume de Bahreïn, le Qatar et le Koweït, les alliés traditionnels de Washington qui hébergent actuellement sur leurs territoires des bases militaires américaines, ont critiqué cette décision.
La Turquie, alliée de l'Otan, a également critiqué Washington. Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a déclaré que les États-Unis avaient «ignoré le droit international» en reconnaissant la souveraineté d'Israël sur ces hauteurs.
Le Canada a émis des préoccupations similaires. Dans un communiqué, Ottawa a déclaré ne pas reconnaître «la souveraineté israélienne sur le plateau syrien du Golan» et a souligné «qu'il n'a pas changé sa position à ce sujet».
La ministre australienne des Affaires étrangères, Marise Payne, a de son côté déclaré: «Les hauteurs du Golan doivent être déterminées par le biais de négociations entre Israël et la Syrie dans le cadre d'un accord de paix global». «Les positions politiques des États-Unis relèvent du gouvernement américain», a-t-elle ajouté.
Different, perhaps fence-sitting, statement from Australian FM Marise Payne:
— Primrose Riordan (@primroseriordan) 26 марта 2019 г.
"The Golan Heights is a matter for Israel and Syria to determine through negotiations in the context of a comprehensive peace settlement."
"US policy positions are a matter for the US Government." https://t.co/l0lSMU2brE
La France a annoncé ne pas reconnaître l'annexion israélienne du Golan en 1981, nulle et non avenue. «La reconnaissance de la souveraineté israélienne sur le Golan est contraire au droit international», lit-on dans un tweet de La France à l'ONU.
La France ne reconnaît pas l'annexion israélienne du Golan en 1981, nulle & non avenue.
— La France à l'ONU (@franceonu) 26 марта 2019 г.
La reconnaissance de la souveraineté israélienne sur le Golan est contraire au droit international.
— F. Delattre #MoyenOrient#FrPrez pic.twitter.com/Oou6gqgdSJ
L'Onu a pour sa part réitéré sa position de longue date selon laquelle l'occupation du Golan par Israël est illégale au regard du droit international. Le secrétaire général Antonio Guterres continuera d'honorer la résolution adoptée en décembre 1981 selon laquelle l'annexion par Israël du plateau du Golan est considérée comme «nulle et non avenue et sans effet juridique international». «Il est évident pour le secrétaire général que le statut du Golan n'a pas changé. La position de l'Onu sur la Syrie est reflétée dans les résolutions appropriées du Conseil de sécurité», a déclaré le porte-parole d'Antonio Guterres, Stéphane Dujarric, lors d'un point-presse.
Pour sa part, Moscou a affirmé que la décision de M. Trump constituait une nouvelle violation unilatérale du droit international. «Cette décision aura certainement des conséquences négatives pour le processus de règlement au Proche-Orient et pour la globalité du règlement politique en Syrie. Personne ne doute de cela», a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Le plateau du Golan a été en partie occupé par l'armée israélienne lors de la guerre des Six jours en 1967. Il a ensuite été annexé par l'État hébreu en 1981, une annexion non reconnue par les Nations unies.