Philippe Poutou analyse la réponse du «camp de privilégiés» face aux Gilets jaunes

Le gouvernement français s’efforce de criminaliser le mouvement de contestation qui constitue «l’expression d’un ras le bol contre une société qui est profondément injuste», a déclaré Philippe Poutou (NPA) dans un entretien accordé à Sputnik en marge de la manifestation des Gilets jaunes à Bordeaux.
Sputnik

Confrontées à la contestation populaire, les autorités françaises cherchent à opposer la population aux manifestants considérés comme des casseurs potentiels, a déclaré à Sputnik l’ancien candidat à la présidentielle du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) Philippe Poutou, qui s'est rendu ce samedi à Bordeaux.

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Auparavant, le nouveau maire de Bordeaux, Nicolas Florian, avait appelé à une «ville morte» alors que les Gilets jaunes se mobilisaient pour un 20e samedi consécutif. Pour M.Poutou, une «caste de privilégiés installée à Bordeaux depuis très longtemps» cherche à rallier à sa cause la population locale:

«La seule manière qu’ils ont de ne pas répondre au problème qui est posé c’est de faire peur, de jouer les gros bras», regrette-t-il, «et c’est de dire "regardez, la contestation sociale c’est forcément des casseurs" et c’est cela qu’il faut abattre».

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Interrogé sur la mobilisation le 28 mars de commerçants bordelais, ainsi que sur celle des Foulards rouges le 14 mars —dans plusieurs villes françaises– pour exprimer leur ras-le-bol face aux manifestations des Gilets jaunes, M.Poutou a jugé «évident» que les associations de commerçants se dressaient contre les Gilets jaunes. Dans le même temps, il a dénoncé «une grosse intox» sur les dégâts causés aux magasins locaux lors des manifestations:

«Il n’y a pas eu de problème avec les magasins rue Porte-Dijeaux ou rue Saint-Catherine pendant toutes les manifs —à part Apple à l’entrée de la rue Saint Catherine-, donc il y a un gros cinéma, il y a une grosse intox qui est faite, afin d’essayer d’opposer la population aux manifestants!»

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Toujours d’après Philippe Poutou, les Français se rendent bien compte «qu’on est dans une société injuste» face à «un camp de privilégiés, représenté par des Juppé, par le pouvoir actuel». Il met en doute la capacité du pouvoir actuel de régler la crise par des moyens purement sécuritaires:

«Si le gouvernement ne veut pas répondre à cela, c’est pour cela qu’aujourd’hui il essaie de criminaliser le mouvement, alors qu’en réalité la contestation sociale —et même les casseurs– c’est l’expression d’un ras le bol contre une société qui est profondément injuste. Et si cela ne veut pas être entendu, cela ne sera pas les flics qui changeront le problème», conclut-il.

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