Symbole des violences policières depuis qu'il a perdu un œil fin janvier à Paris, Jérôme Rodrigues est arrivé ce samedi pour l'acte 20 de la mobilisation des Gilets jaunes à Bordeaux dont le maire a décrété la Belle endormie «ville morte».
Rejoint dans les rues de la ville par notre correspondante, il a affiché au grand jour son optimisme.
«Il fait chaud, il y a du monde, on va pouvoir enfin revendiquer! Montrer notre colère, parce que la violence ce n'est pas nous», s'est-il félicité.
Évoquant la décision du maire, Nicolas Florian, de décréter «la ville morte à Bordeaux», Jérôme Rodrigues a été formel.
«Elle est morte la ville? Elle vit, c'est magnifique!», a-t-il réagi en montrant la foule.
Avant d'ajouter:
«Ville morte? Ils ont peur aujourd'hui, ils ont voulu créer la peur chez nous et ce sont eux qui ont peur maintenant.»
«Ils peuvent l'appeler ville morte, mettre tous les flics, tous les militaires qu'ils veulent, aujourd'hui le peuple se réveille!», a-t-il clamé au micro de notre correspondante.
À l'issue de presque cinq mois de mobilisation, Jérôme Rodrigues se déclare prêt à «continuer à fédérer —pour construire derrière- et espérer être écouté par un gouvernement qui ne nous écoute pas!»
Selon le ministère français de l'Intérieur, 5.600 personnes manifestaient en France à 14h00, dont 1.800 à Paris. France Bleu a annoncé pour sa part qu'il y avait au moins 5.000 manifestants rien qu'à Bordeaux.
Ce samedi, les Gilets jaunes se sont de nouveau vus interdits de manifester sur les Champs-Élysées. Christophe Castaner a qualifié la demande de tenir un tel rassemblement de «provocation à de nouvelles violences».
Les rassemblements du 30 mars ont été interdits également à Saint-Étienne, à Épinal et à Rouen par crainte de violences et de l'arrivée des casseurs.
Le maire de Bordeaux, Nicolas Florian, a décrété «la ville morte à Bordeaux» en demandant à ses habitants de rester chez eux en vue d'une «journée apocalyptique».