«Le maire a extrapolé tout ce qui allait se passer — les gens sont dehors, les commerçants ouverts — dire aux gens de ne pas sortir c'est essayer de faire passer une mauvaise image de nous, alors qu'on est venu pacifiquement», a annoncé Éric Drouet au micro de Sputnik, concernant la décision de Nicolas Florian de décréter Bordeaux «ville morte» à l'approche d'une mobilisation potentiellement «apocalyptique» ce samedi. Le nouveau maire, ayant remplacé Alain Juppé à la tête de la ville, s'était dit «très inquiet de ce qui pourrait se passer» lors de l'acte 20 des Gilets jaunes.
Concernant l'important dispositif de sécurité, Éric Drouet estime que les autorités «ont toutes les cartes en main» pour «que cela se passe bien», cependant, «ils se débrouillent à chaque fois pour créer des tensions et casser l'image des Gilets jaunes», déplore-t-il.
Après près de 5 mois de mobilisation, Éric Drouet regrette que rien ne change.
«J'espère que tous ceux qui n'ont pas encore compris le mouvement comprennent bien qu'au bout de cinq mois on devrait déjà avoir un début de réponse — chose qu'on n'a jamais eu. C'est quand même fou dans un pays de droit comme le nôtre qu'on ne soit pas écoutés pour des choses aussi simple que le RIC ou que le pouvoir d'achat.»
«Je ne suis pas le plus à plaindre […] on a énormément de Gilets jaunes qui sont derrière les barreaux à cette heure-ci. Pour avoir fait des Live, bloqué des péages. […] beaucoup ont été enfermés pour des choses complètement absurdes. C'est plutôt eux qu'il faudrait plaindre!»
Ce samedi, les Gilets jaunes se sont de nouveau vus interdire de manifester sur les Champs-Élysées à Paris, mais aussi dans d'autres villes, telles que Saint-Étienne, Épinal et Rouen, par crainte de violences et de la venue de casseurs. Le maire de Bordeaux, Nicolas Florian, l'a décrété «ville morte», en demandant à ses habitants de rester chez eux, anticipant une «journée apocalyptique».