La Chine souligne que les guerres commerciales, ce n'est pas son choix pour résoudre les problèmes, a déclaré à Sputnik Anatoli Bajan, de l'Institut de l'Europe affilié à l'Académie des sciences de Russie, commentant la déclaration du chef du gouvernement chinois sur la politique commerciale de Pékin à l'égard de l'Union européenne.
«L'Union européenne ne règle pas ses problèmes avec la Chine en augmentant les droits de douane, comme le font notamment les États-Unis. De son côté, la Chine n'entend pas non plus "faire la guerre" à l'UE. Il y a également entre Bruxelles et Washington de graves divergences, la "nouvelle" politique de Trump discriminant l'industrie européenne», a détaillé l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que la Chine avait assuré l'UE que rien de tel ne serait possible de sa part.
«Cela est très important. […] Il est toutefois difficile de s'imaginer que l'Union européenne puisse se solidariser ouvertement avec la Chine dans sa confrontation avec les États-Unis», a estimé M.Bajan.
Avant de se rendre à Bruxelles, le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi a appelé l'UE à élaborer une politique indépendante à l'égard de la Chine et à ne pas céder sous des pressions extérieures.
Le ministre n'a pas cité les États-Unis, mais on comprend bien qu'il s'agissait justement de ces derniers, a relevé dans un entretien accordé à Sputnik le professeur Wang Yiwei de l'Institut des relations internationales auprès de l'université Renmin de Chine.
«La chancelière allemande Angela Merkel a souligné, quant à elle, que l'Europe devait décider elle-même de son destin. Quoi qu'il en soit, on comprend bien que l'UE ne peut pratiquer une politique sécuritaire parfaitement indépendante. D'autre part, les eurosceptiques gagnent en popularité. Par conséquent, cela ne dépend que de l'Europe elle-même de savoir si elle pourra finalement devenir indépendante et constituer l'un des pôles d'un monde multipolaire», a souligné le Chinois.
Et de rappeler que la Chine exhortait elle aussi l'UE à davantage d'indépendance, ce qui correspondait d'ailleurs à la position européenne.
«L'Europe a besoin d'une politique indépendante à l'égard de la Chine», a résumé l'interlocuteur de Sputnik.