La France réagit aux menaces des États-Unis sur la taxation des Gafa

Le ministre français de l'Économie est certain de la nécessité d’instaurer une taxe sur le numérique, dite Gafa, et brave les déclarations des États-Unis qui menacent de porter plainte auprès de l’OMC.
Sputnik

Réagissant aux menaces des États-Unis, qui avertissent qu'ils porteront plainte contre la France pour la taxe dite «Gafa» qu'elle souhaite mettre en place, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a déclaré, mercredi matin sur LCI, que «ce chantage ne sert à rien».

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Évoquant les pays européens qui comptent également taxer les Gafa (Google, Amazon, Facebook, Apple), il a estimé que les États-Unis «risquent de devoir porter plainte contre beaucoup de monde». Washington, de son côté, juge les taxes envisagées «discriminatoires» et menacent de porter plainte auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Bruno Le Maire a rappelé sur LCI que «l'Inde a mis cette taxe en place». «Je rappelle que la Grande-Bretagne, l'Italie, l'Espagne, l'Autriche veulent mettre cette taxe en place. La France va effectivement mettre cette taxe en place», a ajouté le ministre.

Selon lui, les déclarations américaines sont des «menaces» qui «ne servent à rien». «Tout le monde sait qu'il faudra, demain, taxer les activités du numérique. Et donc j'invite nos amis Américains à venir travailler avec nous, à l'OCDE, à une juste taxation du numérique, ce sera plus efficace que les menaces.»

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M.Le Maire a également regretté que tous les membres de l'Union européenne n'aient pas pu trouver d'accord à ce sujet. Les 28 membres de l'UE ont en effet rejeté mardi le projet d'une taxe sur les géants du numérique, dite «Gafa» au niveau européen. L'initiative a été bloquée par quatre pays: l'Irlande, la Suède, le Danemark et la Finlande, alors qu'en matière fiscale, l'unanimité est nécessaire.

«Je regrette qu'une minorité puisse bloquer l'immense majorité des États européens qui étaient favorables à cette taxation du digital. C'est bien la preuve que les règles européennes doivent changer, que nous devons passer à la majorité qualifiée sur ces décisions, et plus l'unanimité», a déclaré le ministre français de l'Économie. Selon lui, une loi européenne et non plusieurs lois nationales à ce sujet «aurait rendu l'Europe plus forte et plus crédible».

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