Une salariée de Pôle Emploi se fait verser 150.000 euros pendant 4 ans grâce à une faille

Pendant quatre ans une employée de Pôle Emploi, épaulée par un collègue en CDD, s’est versé des indemnités pour un montant total de quelque 150.000 euros. Le tribunal correctionnel de Draguignan (Var) l’a condamnée à deux ans d’emprisonnement avec sursis.
Sputnik

Une salariée de Pôle Emploi, poursuivie pour avoir escroqué 150.000 euros avec un collègue en CDD en se versant des indemnités pendant quatre ans, a été condamnée à deux ans de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Draguignan (Var), a-t-on appris jeudi de source judiciaire.

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L'affaire, assez rare à Pôle Emploi selon le syndicat Snap, a été jugée mercredi et l'ex-employée de 48 ans, qui travaillait à Brignoles jusqu'en 2017, a été reconnue coupable, de même que son collègue et compagnon de 42 ans, condamné à six mois de prison avec sursis.

Principale prévenue dans ce dossier, l'employée indélicate devra rembourser près de 122.000 euros à Pôle Emploi, ainsi que 29.000 euros conjointement avec son collègue.

Selon le parquet, la salariée ouvrait sur son ordinateur des dossiers d'indemnisation à des noms d'allocataires existants ou non et y inscrivait des coordonnées bancaires réelles ou pas, ainsi que les siennes et les versements étaient effectués sur son compte, des faits qui se sont étalés de 2013 à 2017.

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À l'audience, elle a présenté ses regrets et témoigné, outre de difficultés financières, des motifs qui l'avaient menée à un tel dérapage, selon son avocate Me Coline Martin: «C'était une employée de l'ANPE modèle jusqu'à ce que Pôle Emploi absorbe l'ANPE», l'ancienne agence nationale pour l'emploi fusionnée avec les Assedic.

«Toute leur façon de travailler a été modifiée, ça a été déshumanisé, il y a eu une démobilisation. Avec la dématérialisation, l'archivage papier des originaux demandés aux demandeurs d'emploi a disparu, ouvrant la possibilité pour les demandeurs de charger eux-mêmes en ligne des pièces, ce qui favorise la fraude. Elle a fait un burn-out qui a été l'élément déclencheur», selon Me Martin.

Licenciée en 2017 et aujourd'hui sans emploi, elle était poursuivie pour escroquerie par personne chargée d'une mission de service public, abus de confiance, faux et usage de faux, et son collègue pour recel.

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