Le programme de surveillance téléphonique qui a été discrètement fermé par l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA) n'a jamais réellement renforcé la sécurité des États-Unis, a déclaré au micro de Sputnik Bill Binney, lanceur d'alerte et ancien directeur technique de la NSA.
«Cela n'a jamais été utile et a même empêché les analystes de voir ce qui était vraiment important, car ce programme leur fournissait beaucoup trop de données», a expliqué l'Américain, ajoutant que les professionnels ne pouvaient jamais rien trouver de significatif dans une telle masse d'informations insignifiantes.
Et de supposer que, rien qu'aux États-Unis, les analystes de la NSA recevaient chaque jour une quantité de données équivalente à près de 3 milliards de transactions. Et qu'en dehors du pays, il s'agirait d'environ 12 milliards de transactions par jour.
«C'est justement à cette étape que les vraies données sont collectées», a indiqué Bill Binney.
Le programme de surveillance des données téléphoniques a été mis en place en 2001, après l'attentat du 11 septembre. Il avait pour but de collecter les appels des citoyens américains, mais surtout des étrangers. Dénonçant la surveillance de masse, Edward Snowden, ancien analyste de la NSA, a divulgué au public ce programme de collecte de données, contraignant ainsi le Congrès à mettre en place un nouveau système. Celui-ci oblige les agences fédérales à obtenir préalablement une autorisation du tribunal avant de demander des informations aux entreprises de télécommunications.
Pour se défendre, la NSA a expliqué à plusieurs reprises que le travail de son équipe avait un véritable impact sur la sécurité nationale. L'autorisation permettant à la NSA de continuer le programme de surveillance doit normalement être renouvelée tous les trois mois. Or, cette disposition est entrée en vigueur depuis maintenant 7 ans et, jusqu'à ce jour, l'administration Trump n'a entamé aucune démarche. Le Président états-unien songerait même à dissoudre complètement le programme. Pour les fervents militants des droits de l'Homme, il s'agit d'une grande victoire et d'un énorme pas vers le respect de la vie privée des citoyens.