Depuis 2015, la station libre parisienne Aligre FM diffuse pendant deux heures Radio Sputnik. Mais le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) affirme ne l’avoir su que maintenant et, comme l’écrit Le Monde, a appelé cette station de radio à cesser ce partenariat. Cette information intervient le lendemain de déclarations de membres du gouvernement s’en prenant à Sputnik.
Le CSA assure, cité par Le Monde, «avoir de forts doutes sur la conformité de ce contrat [entre Aligre FM et Radio Sputnik, ndlr] avec la convention passée entre Aligre et le CSA. Compte tenu des conditions financières de cet accord, il n’est pas sûr que l’indépendance de la radio soit garantie» et dit que tout autre partenaire aurait suscité cette même réaction.
Le Conseil ajoute pourtant n’avoir constaté aucun «manquement déontologique» dans les émissions de Radio Sputnik: «Sans ce problème de conformité avec la convention d’Aligre, nous n’aurions eu aucun fondement juridique pour interrompre ce partenariat».
Cette déclaration intervient cependant dans un contexte bien particulier. Dernièrement, les médias russes diffusant en français se retrouvent régulièrement dans le viseur en France, dont le Président a personnellement accusé l’agence Sputnik ainsi que la chaîne RT d’être des organes de «propagande mensongère». Sans apporter aucune preuve.
Le ministère russe des Affaires étrangères a entrepris des efforts diplomatiques intenses pour améliorer la situation des deux médias en France. Toutefois, Paris n'a jamais fourni d'explications officielles concernant sa décision de ne pas accréditer les journalistes de Sputnik et de RT. Lors de rencontres à huis clos, les diplomates russes ont appris que ce serait «la décision personnelle du locataire de l'Élysée», d'après la porte-parole du ministère russe, Maria Zakharova.