Moscou propose, l’Otan refuse: l’OIAC n’a pas élargi sa liste de substances interdites

La proposition russe d’ajouter plusieurs agents toxiques à la liste de substances interdites de l’OIAC a été rejetée à l’initiative de pays membres de l’Otan. Selon le représentant de Moscou auprès de l’OIAC, Alexandre Choulguine, ces pays cacheraient leurs propres armes chimiques tout en essayant d’accuser la Russie de tous les maux.
Sputnik

Des pays occidentaux se sont opposés lundi, pour des raisons fantasmagoriques, à l’idée russe d’ajouter plusieurs groupes d’agents toxiques à la liste de substances chimiques interdites, a déclaré mardi le représentant de la Russie auprès de l’Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), Alexandre Choulguine, lors d’une conférence de presse à La Haye.

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«Ils ont fait barrage à la proposition russe. Ils l’ont fait pour des raisons imaginaires», a indiqué M.Choulguine, commentant le vote du Conseil exécutif de l’OIAC où neuf pays ont voté pour, 20 contre et 10 s’étaient abstenus.

Selon M.Choulguine, les États-Unis, le Royaume-Uni et d'autres pays membres de l’Otan exercent des pressions sur la Russie et essaient de la présenter comme un pays voyou pour «ne pas attirer l’attention sur leurs propres "novitchoks"».

«Les Américains et leurs alliés résistent de toutes leurs forces à notre idée d’inclure un groupe important d’agents chimiques dans la liste de l’OIAC. Leur motif est clair. Nous savons bien que le Royaume-Uni et les États-Unis mènent des expériences dans des établissements spéciaux de l’Otan et qu’ils utilisent des substances chimiques interdites qui représentent une menace pour les objectifs de la Convention [sur l’interdiction des armes chimiques, ndlr]», a ajouté M.Choulguine.

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Le projet de résolution russe présenté à l’OIAC a porté sur cinq groupes de substances de la famille d’agents innervants baptisés «novitchok» en Occident, a pour sa part précisé Viktor Kholstov, chef du Centre d’analyse pour les conventions sur l’interdiction des armes chimiques et biologiques auprès du ministère russe de l’Industrie et du commerce. Selon lui, cette proposition reposait sur des études scientifiques.

Parmi les pays ayant voté contre l’élargissement de la liste de l’OIAC figurent notamment les États-Unis et le Royaume-Uni.

En janvier, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, avait déjà déploré la décision de l’OIAC de rejeter la proposition russe d’inclure trois autres groupes d’agents toxiques à sa liste de substances interdites.

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