Quel impact les sanctions antirusses ont-elles eu sur le groupe Kalachnikov?

Le groupe Kalachnikov s'est lancé depuis longtemps dans une phase de diversification tous azimuts. Du célèbre fusil d'assaut AK-47 aux véhicules électriques, en passant par les drones et les bateaux, ce fabricant d'armes russe connaît une transformation sans précédent. Sputnik s’est entretenu avec son directeur général Vladimir Dmitriev.
Sputnik

Les fusils automatiques Kalachnikov de la série 200, notamment les AK-200, 203, 204 et 205, ne sont que le prolongement de nos fusils d'assaut traditionnels AK-47, mais correspondent davantage aux tendances actuelles dans le développement des armes à feu, a déclaré à Sputnik Vladimir Dmitriev, PDG du groupe Kalachnikov qui se situe à Ijevsk, en Russie.

Feu vert pour les exportations des nouveaux fusils d’assaut Kalachnikov

«Nous constatons un très grand intérêt pour le nouveau fusil d'assaut bien qu'il soit plus cher que notre produit de base. Toujours est-il que la série 200 a un meilleur rapport qualité-prix», a estimé l'interlocuteur de l'agence.

Selon ce dernier, il s'agit même d'en fabriquer ailleurs, notamment dans une entreprise conjointe russo-indienne, dont la date du lancement n'est pas encore fixée. Les armes qui y seront produites pourront être exportées vers des pays tiers.

Les surprenants chiffres du groupe Kalachnikov dans le contexte des sanctions

«Les sanctions antirusses se répercutent évidemment sur notre travail, compliquant la coopération avec nos clients potentiels. Dans le contexte des sanctions, non seulement les paiements, mais même les négociations deviennent un problème», a avoué le responsable.

Sputnik a cependant rappelé que Sergueï Tchemezov, directeur général de la société publique russe Rostec, avait déclaré lors du salon international d'armements IDEX 2019 à Abou Dhabi que malgré les sanctions, le groupe Kalachnikov avait réussi à multiplier par 6,5 ses revenus.

Kalachnikov dévoile son drone kamikaze (photo)

«L'année dernière effectivement, nos recettes d'exportation ont enregistré un record. Je dis que les sanctions compliquent notre travail, mais cela ne signifie pas qu'il s'arrête», a souligné M.Dmitriev.

Il a indiqué que par tradition, les armes à feu du groupe Kalachnikov, notamment toutes les versions du célèbre fusil d'assaut AK-47, étaient très demandées au Proche-Orient, ainsi que d'autres produits du groupe, qu'il s'agisse de vedettes de débarquement et d'hydroptères Kometa.

«L'opération antiterroriste menée par le ministère russe de la Défense en Syrie est devenue en quelque sorte un terrain d'essai pour nombre d'armements déjà fabriqués en série et encore en chantier», a relevé le PDG du groupe Kalachnikov.

Par ailleurs, il a raconté que, lors du salon d'armement IDEX 2019 à Abou Dhabi, son groupe avait pour la première fois présenté un nouveau drone KYB s'autodétruisant une fois la cible atteinte.

Kalachnikov lance la production d’un fusil utilisant des munitions de l’Otan

«Nos drones sont des plus performants», a indiqué M.Dmitriev.

Selon lui, le drone qui a été officiellement présenté le 18 février au salon d'Abou Dhabi par le PDG de Rostec, Sergueï Tchemezov, peut atteindre une vitesse allant jusqu'à 130 km\h. Sa charge utile est d'environ trois kilogrammes et sa durée de vol est de 30 minutes. Il mesure 1210x950x165 mm.

Les nouveaux modèles de Kalachnikov testés en direct par des amateurs d’armes (vidéo)

«Notre drone vole à une très grande altitude. Son moteur électrique ne fait pratiquement pas de bruit. Il est difficile de l'intercepter. Blanc, plutôt légèrement bleu, il est pratiquement indétectable dans le ciel. […] Ce drone est le clou de l'exposition, objet de nombreuses négociations en cours», a résumé l'interlocuteur de Sputnik.

Les régions dans lesquelles les produits du groupe Kalachnikov sont les plus demandés sont l'Afrique du Nord et le Proche-Orient.

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