En s'exprimant samedi devant des riverains de l'aéroport d'Orly, Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, a appelé à «ne pas laisser repartir vivants les députés En Marche» qui voteraient en faveur du projet de loi Pacte (Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises) qui prévoit la privatisation d'Aéroports de Paris.
Certains politiques représentants d'autres partis et qui ont aussi participé à ce rassemblement n'ont pas non plus laissé passer ces propos.
«Le rôle d'un élu n'était pas d'appeler au lynchage d'autres élus», a rappelé le président Les Républicains (LR) du Conseil départemental de l'Essonne François Durovray.
Interrogé par Le Parisien, Damien Allouch, conseiller départemental PS, a dénoncé des «propos scandaleux».
«Nous aurions dû tous quitter le rassemblement ou en tous les cas réagir fermement. Il a fallu qu'on me répète ses propos pour que je sois sûr de ce que j'avais entendu», a-t-il précisé.
Face à cette vague d'indignation, Nicolas Dupont-Aignan s'est expliqué dans une interview accordée au Parisien.
«J'ai tout de suite précisé qu'il s'agissait d'une blague, d'ailleurs tout le monde a compris […] J'ai même dit "ils ne vont pas sortir vivants politiquement", pour qu'on ne puisse rien me reprocher. C'est une expression populaire, il n'y avait aucune intention malveillante», a-t-il déclaré.
Il a aussi qualifié d'«instrumentalisation» la réaction de deux députés LREM.
Le 12 février, les sénateurs français ont adopté en première lecture le projet de loi Pacte. Il doit être désormais examiné le 20 février par une commission mixte de députés et de sénateurs. La prochaine lecture en séance à l'Assemblée nationale devrait avoir lieu en mars.