Sur les réseaux sociaux, des femmes algériennes, sous le hashtag «Les prisonnières du voile en Algérie», dénoncent le port du hijab, le qualifiant d'instrument d'oppression, relate Franceinfo Afrique.
La campagne d'émancipation vestimentaire a été lancée début février 2019, et rappelle celle qui est en cours depuis quelques mois en Iran ou encore celle qui germe en Arabie Saoudite. En Algérie, le port du voile relève, en principe, d'un choix personnel, mais ces femmes condamnent le diktat social qui les contraint à s'en coiffer.
L'écrivaine et conférencière algéro-canadienne Djemila Benhabib a soutenu la campagne sur son compte Twitter, qui affiche plus de 30.000 abonnés. Elle est aussi vice-présidente de la Fondation Raïf Badawi, du nom du blogueur saoudien condamné à 10 ans de prison et 1.000 coups de fouets pour «insulte à l'islam».
Elle a été poussée à soutenir ce mouvement par un reportage diffusé par la chaîne algérienne Al-Chourouk, de tendance plutôt conservatrice, sur le suicide de dizaines de femmes algériennes avec leur hijab.
Djemila Benhabib a posté sur les réseaux sociaux une photo d'elle flanquée du drapeau algérien et arborant un panneau sur lequel on lit: «Moi, Algérienne, contre le hijab» en trois langues, arabe, anglais et français. Elle relaye systématiquement les messages de personnes ou groupes s'exprimant sur la question.
Pour Djemila Benhabib, toutes ces femmes, en Algérie, au Moyen-Orient et en Iran sont mobilisées pour «une libération de leur corps et la liberté d'aller tête nue».
La campagne contre le port du voile en Algérie a reçu également le soutien d'hommes. Des Algériens ont ainsi posté sur les réseaux sociaux, en signe de solidarité, des photos de leur tête couverte du hijab.