Sur les réseaux sociaux, des femmes algériennes, sous le hashtag «Les prisonnières du voile en Algérie», dénoncent le port du hijab, le qualifiant d'instrument d'oppression, relate Franceinfo Afrique.
Je soutiens la campagne #FreeFromHijab en Algérie pic.twitter.com/zrVfGPsBT3
— SandrineSand (@Sandrinel9) 11 февраля 2019 г.
La campagne d'émancipation vestimentaire a été lancée début février 2019, et rappelle celle qui est en cours depuis quelques mois en Iran ou encore celle qui germe en Arabie Saoudite. En Algérie, le port du voile relève, en principe, d'un choix personnel, mais ces femmes condamnent le diktat social qui les contraint à s'en coiffer.
Mon père m'a forcée à porter hijab à 13 ans, il m'a menacé de me sortir de l'école et me marier sachant qu'il est enseignant universitaire. J'ai tout haï, pensé même au suicide à 15 ans. J'ai 27 ans maintenant et je suis toujours forcée de le porter. #سجينات_الحجاب_في_الجزائر
— Sarah 🇩🇿 (@sbleuazur) 10 февраля 2019 г.
L'écrivaine et conférencière algéro-canadienne Djemila Benhabib a soutenu la campagne sur son compte Twitter, qui affiche plus de 30.000 abonnés. Elle est aussi vice-présidente de la Fondation Raïf Badawi, du nom du blogueur saoudien condamné à 10 ans de prison et 1.000 coups de fouets pour «insulte à l'islam».
#Hijab #FreeFromHijab Je soutiens cette campagne contre le port du #hijab en #Algérie. Lève mon chapeau à toutes celles qui osent exister de par elles-mêmes et revendiquer leur liberté. Je vous aime! #سجينات_الحجاب_في_الجزائر (trad: Prisonnières du hijab en Algérie) pic.twitter.com/VCGRGkl1BM
— Djemila Benhabib (@djemilaben) 8 февраля 2019 г.
Elle a été poussée à soutenir ce mouvement par un reportage diffusé par la chaîne algérienne Al-Chourouk, de tendance plutôt conservatrice, sur le suicide de dizaines de femmes algériennes avec leur hijab.
Je soutiens la campagne#سجينات_الحجاب_في_الجزائر
— Djemila Benhabib (@djemilaben) 15 февраля 2019 г.
(Prisonnières du hijab en Algérie)
Solidaires des femmes pour la liberté du corps et de la tête.
أنا جزائرية ضد الحجاب
Solidarity with brave women in Algeria fighting for #FreeFromHijab pic.twitter.com/0pU26nq6Ze
Djemila Benhabib a posté sur les réseaux sociaux une photo d'elle flanquée du drapeau algérien et arborant un panneau sur lequel on lit: «Moi, Algérienne, contre le hijab» en trois langues, arabe, anglais et français. Elle relaye systématiquement les messages de personnes ou groupes s'exprimant sur la question.
Avec Ensaf Haidar @miss9afi, présidente de la Fondation Raif Badawi, je soutiens la campagne #سجينات_الحجاب_في_الجزائ (prisonnières du hijab en Algérie). Solidaires des femmes pour la liberté du corps+tête. Solidarity with brave women in Algeria fighting for #FreeFromHijab pic.twitter.com/8bbj87kp3P
— Djemila Benhabib (@djemilaben) 10 февраля 2019 г.
Pour Djemila Benhabib, toutes ces femmes, en Algérie, au Moyen-Orient et en Iran sont mobilisées pour «une libération de leur corps et la liberté d'aller tête nue».
La campagne contre le port du voile en Algérie a reçu également le soutien d'hommes. Des Algériens ont ainsi posté sur les réseaux sociaux, en signe de solidarité, des photos de leur tête couverte du hijab.
Tanmirt, merci pour les hommes algériens pour ce geste aussi significatif soutienant nos soeurs qui souffrent en silence, c'etait le temps de faire entendre leurs voix ❤ #سجينات_الحجاب_في_الجزائر pic.twitter.com/tL3CNQYBCG
— Tina Lhr (@LhrTina) 10 февраля 2019 г.