Des spécialistes de l'Institut d'ingénierie physique de Moscou de concert avec leurs homologues de l'université d'Aix-Marseille ont proposé de nouvelles approches en nanomédecine pour la destruction des tumeurs cancéreuses et de leurs métastases. Les résultats de la recherche sont publiés dans la revue Scientific Reports.
Dans une interview accordée à Sputnik, le chef de l'Institut d'ingénierie physique de Moscou et du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Andreï Kabachine, a expliqué en quoi consistaient ces nouveaux développements en nanomédecine qui offrent une perspective de percée dans le diagnostic et le traitement du cancer.
Une des méthodes perspectives du traitement du cancer consiste dans le fait de disposer des radionucléides dans les tumeurs pour qu'ils les détruisent ensuite. Les chercheurs ont développé des vecteurs de radionucléides basés sur des nanoparticules de silicium synthétisées au laser. Ils délivrent des radionucléides à tous les organes vitaux et les maintiennent dans la tumeur pour assurer un effet thérapeutique maximal, puis se dissolvent dans l'organisme sans provoquer d'endommagements.
D'après l'auteur principal de l'étude, Anton Popov, les nanoparticules de petite taille sont extraites d'un organisme sans aucun effet secondaire.
«Les premières expériences visant à étudier l'interaction de nos nanoparticules avec des systèmes biologiques in vitro [dans des conditions de laboratoire en dehors d'un organisme vivant, ndlr] ont donné d'excellents résultats», a d'ailleurs expliqué Andreï Kabouchine.
Et de préciser:
«De plus, nos expériences ont montré que ces nanoparticules étaient vraiment extrêmement efficaces pour tuer les cellules cancéreuses à cause de leur effet hyperthermique».
Comme le souligne Andreï Kabachine, la prochaine étape de leurs recherches consiste à montrer la direction dans laquelle se déplacent des médicaments sur des tumeurs modèles pour ensuite mener des essais cliniques en collaboration avec des médecins.