Dès le début, la Grèce a exprimé sa solidarité avec le peuple du Venezuela, intervenant en faveur de la démocratie et du rétablissement de la paix au sein de cette société très polarisée, a déclaré à Sputnik Dimitris Rapidis, analyste politique grec et coordinateur du Forum progressiste européen.
«Le gouvernement grec prône la non-ingérence dans les affaires intérieures du Venezuela, et ce principe est valable pour l'ensemble de la scène mondiale. Quant à la position de l'Union européenne, la Grèce a participé à la mise au point du document définitif qui appelle Maduro à organiser une nouvelle élection. Quoi qu'il en soit, ce document n'exprime pas de soutien à Guaido qui s'est proclamé Président en exercice du Venezuela», a poursuivi l'interlocuteur de l'agence.
Et de rappeler qu'à l'issue de la dernière réunion du Conseil des ministres de l'UE, plusieurs pays membres avaient pratiquement reconnu Juan Guaido comme Président en exercice du Venezuela, mais la Grèce ne l'avait pas fait.
«Notre gouvernement estime effectivement que la crise vénézuélienne doit être désamorcée pacifiquement, et que l'Union européenne doit soutenir ce processus. […] Autant que je le sache, pour le moment, Maduro est toujours le Président élu du Venezuela. Il est le Président légitime du pays. Cette position est aussi partagée par l'Onu et son secrétaire général António Guterres. Quant à tous ses désordres qui se poursuivent au Venezuela depuis de longs mois, j'estime que l'UE doit adopter une position plus mature et plus ferme en faveur de la démocratie», a conclu l'expert.
La République bolivarienne connaît une crise économique sans précédent assortie de violentes tensions politiques. L'opposant Juan Guaido s'est autoproclamé Président en exercice du pays et a prêté serment le 23 février pendant une manifestation à Caracas.
Donald Trump l'a reconnu comme Président par intérim. Par la suite, dans une interview accordée à la chaîne CBS, le chef d'État a indiqué ne pas exclure l'envoi de soldats américains au Venezuela.
La Russie estime pour sa part qu'une éventuelle intervention militaire au Venezuela serait lourde de conséquences qui iraient bien au-delà de ses frontières.