«Il faut raison garder. Certes, il se peut que ce soient des actes isolés de déséquilibrés, mais on voit bien, surtout après les inscriptions qui ont eu lieu à Paris- "Juden"-, que les aversions antireligieuses se développent, alors que la liberté de culte doit être et est un droit constitutionnel», réagit Jacques Myard au micro de Sputnik France.
Le maire Les Républicains de Maisons-Laffitte (Yvelines) a vu l'Église Saint-Nicolas, dans sa commune, profanée dimanche 10 février en fin d'après-midi. Une profanation qui s'ajoute aux quatre autres, diffusées dans la presse nationale. L'Observatoire de la Christianophobie relate pour sa part bien d'autres cas, relatés par la presse régionale.
«Dans les profanations des églises, comme dans les tags "Juden" que nous venons d'évoquer, il faut réagir de la même manière […]», insiste Jacques Myard.
Or, si Jacques Myard, interviewé sur ces profanations, ne manque pas de condamner à plusieurs reprises le tag antisémite retrouvé ce week-end sur la vitrine d'un restaurant parisien —un acte «extrêmement grave», «véritablement méprisant» et devant «être condamné sans appel»- cela n'est pas le cas du gouvernement qui, pour l'heure, n'a pas condamné les profanations d'églises.
«Il faut que le gouvernement condamne aussi bien les profanations qui peuvent avoir lieu dans des églises et édifices de culte que ces inscriptions odieuses qui ont été effectuées dans l'île Saint-Louis.»
Si l'auteur du tag antisémite court toujours, selon nos confrères de La Dépêche du Midi, dans le cas des exactions commises dans la cathédrale de Lavaur, deux adolescents de 17 ans —dont l'un ayant reconnu les faits- sont convoqués le 15 mars prochain. Dans le cas de l'église de Maison Laffitte, un SDF de 35 ans —confondu par le curé- a été arrêté, selon InfoNormandie.
«On voit très bien qu'il existe aujourd'hui en France une certaine irresponsabilité et une haine qui se développe petit à petit», s'inquiète l'élu.
Si le porte-parole du gouvernement s'arrête juste avant l'amalgame, certaines personnalités médiatiques ont allègrement franchi le pas et ont mis la responsabilité de ce tag sur le dos des Gilets jaunes.
«Il faut se méfier de faire des amalgames. Il n'est pas acceptable de dire que c'est le résultat du mouvement des Gilets jaunes», réagit Jacques Myard.
Il faut en effet rappeler que, comme le relate le gérant du restaurant, non seulement son fast-food est situé loin du parcours de la manifestation des Gilets jaunes, mais le tag a été réalisé durant la nuit de vendredi à samedi, soit la veille de l'acte XIII du 9 février…
Par ailleurs, on ignore la date des faits, dû à l'isolement de la maison: «cela peut remonter à plusieurs jours», comme l'a déclaré le procureur de Brest, Jean-Philippe Récappé. Les journalistes du JDD rappellent également que l'habitation avait été la cible d'agriculteurs en colère en février 2016.
Autre élément particulièrement mis en avant en marge de la dernière manifestation parisienne des Gilets jaunes, l'incendie d'un véhicule de l'opération sentinelle ou encore celui d'une Porsche. Autant de dégâts imputés aux Gilets jaunes, mais qui ont pourtant été commis par un seul individu: «Thomas P.», 25 ans, «bien connu pour son appartenance à la mouvance anarcho-autonome» et qui occasionnera plusieurs dizaines de milliers de dégâts durant les quatre heures de son périple dans les rues de la capitale, du moins les quatre heures où les policiers le surveillaient de près, avant de finalement l'interpeller.