Le Gouvernement centrafricain et les 14 groupes armés, en pourparlers de paix depuis le 24 janvier dernier à Khartoum au Soudan, sont parvenus à une entente. Ils ont résolu les deux points de désaccord qui bloquaient l'issue de leur rencontre, à savoir l'amnistie en faveur des rebelles et la mise en place d'un gouvernement d'union nationale dirigé par ces derniers.
«J'annonce avec humilité que nous avons finalisé un accord de paix à Khartoum, permettant au peuple #centrafricain de s'inscrire sur la voie de la réconciliation, la concorde et le développement. Merci aux deux parties pour leur collaboration exemplaire.»
Au cours d'une brève interview accordée à la presse à la fin des négociations, ce même samedi, Smaïl Chergui a souligné que la République centrafricaine, pays membre de l'Union africaine, devait «tourner la page sombre de son histoire et donner la possibilité aux enfants d'aller à l'école, que les citoyens puissent se soigner et participent au développement de leur pays.» D'après lui, cela devrait commencer par «le vivre-ensemble, le respect mutuel et la promotion des valeurs africaines.»
Cependant à en croire certains médias privés de Bangui, en plus d'accepter toutes les revendications des groupes armés, le gouvernement se serait engagé à mettre en place une brigade conjointe avec les rebelles en vue de ramener la paix dans le pays.
Les pourparlers de paix ont eu lieu sous l'égide de l'Union africaine et des Nations unies, après deux ans de préparation. Parmi les revendications discutées: la mise en place d'une Commission justice, vérité et réparations, l'instauration de brigades mixtes, l'inclusivité du gouvernement.
Depuis 2012, sept accords de paix ont déjà été signés sans qu'une réelle sortie de crise ait été trouvée dans un pays où les groupes armés contrôlent toujours environ 80% du territoire.