Interrogé par la présentatrice de CBS Margaret Brennan au sujet d'un possible envoi de soldats américains au Venezuela et d'une justification de ce choix par «des intérêts de sécurité nationale», le Président américain a confirmé dimanche qu'il n'excluait pas ce scénario.
«Eh bien, je ne veux pas dire ça. Mais certainement, c'est une des options», a-t-il souligné.
Rencontre déclinée avec Maduro
Toujours concernant le Venezuela, le Président a révélé qu’«il y a quelques mois», Nicolas Maduro avait demandé à le rencontrer.
«Je lui ai refusé parce que nous sommes très avancés dans le processus. Vous avez un homme jeune et énergique, mais vous avez d'autres personnes au sein de ce même groupe […] c'est vraiment la démocratie en action», a-t-il ajouté, pensant de toute évidence à Juan Guaido.
Donald Trump a également affirmé avoir dit «non» à Nicolas Maduro parce que «des choses vraiment horribles» s’étaient produites dans ce pays d’Amérique latine autrefois «très riche».
«Acte d’agression»
Anton Morozov, membre du Comité de la Douma en charge des affaires étrangères, n’a pas tardé à réagir aux propos de Donald Trump, soulignant que l’éventuel envoi de soldats américains au Venezuela serait perçu par Moscou comme un «acte d’agression internationale». Il a expliqué que «la présence légitime de troupes étrangères sur le territoire d'un État souverain» ne peut avoir lieu que sur décision du Conseil de sécurité de l’Onu ou à l’invitation du Président de l’État concerné.
Pour rappel, l'opposant Juan Guaido, renvoyé le 22 janvier du poste de président de l'Assemblée nationale vénézuélienne sur décision de la Cour suprême, s'est autoproclamé le lendemain «Président en exercice» du pays et a prêté serment pendant une manifestation à Caracas. Donald Trump l'a reconnu comme «Président par intérim».
Nicolas Maduro a estimé que les États-Unis avaient essayé d'organiser un coup d'État au Venezuela et a rompu les relations diplomatiques avec le pays, le 23 janvier. M.Maduro a qualifié M.Guaido de Président non-constitutionnel.
Le 27 janvier, la France, l'Espagne, l'Allemagne, le Royaume-Uni et la Belgique ont annoncé qu'ils seraient prêts à reconnaître Juan Guaido comme Président du Venezuela si aucune élection n'était annoncée dans un délai de huit jours.
Le 2 février, Nicolas Maduro a proposé d'organiser des élections législatives anticipées.