Sergueï Lavrov et Jean-Yves Le Drian ont eu jeudi un entretien téléphonique pour examiner notamment les moyens de normaliser la situation au Venezuela, aborder la crise au sein du Conseil de l'Europe et évoquer la relance des négociations bilatérales dites à deux plus deux, soit entre les ministres des Affaires étrangères et ceux de la Défense, a annoncé le ministère russe des Affaires étrangères.
En outre, les interlocuteurs «ont examiné en détail les développements en Syrie et ont mis l'accent sur les perspectives du lancement du comité constitutionnel», a noté le ministère, précisant que c'est le ministre français qui avait appelé son homologue russe.
Sergueï Lavrov a informé Jean-Yves Le Drian «des efforts de Moscou en vue de stabiliser la situation en Syrie, y compris de l'aide humanitaire, et a mis en relief l'attachement de la Russie à la poursuite du processus politique sur la base de la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l'Onu et des décisions du Congrès du dialogue national syrien à Sotchi».
«Jean-Yves Le Drian a préconisé l'établissement de contacts entre le format d'Astana et le Petit groupe sur la Syrie en vue de trouver des dénominateurs communs, a poursuivi le ministère russe. Sergueï Lavrov a confirmé sa détermination à coopérer dans l'intérêt du règlement syrien sans tenter de freiner artificiellement les fonctions des Nations unies dans le processus politique.»
«Il a été question des problèmes relatifs à la nécessité de contribuer à la normalisation de la situation au Venezuela par le biais du dialogue entre toutes les forces politiques du pays et d'empêcher le démantèlement des instruments juridiques internationaux de maintien de la stabilité stratégique», a indiqué le communiqué.
Jean-Yves Le Drian avait précédemment déploré le fait que le Président Maduro s'oppose à une nouvelle élection présidentielle, et avait exprimé le souhait que l'initiative soit prise par Juan Guaido qui s'est autoproclamé «Président en exercice» du pays. Six pays européens, dont la France, ont donné à Nicolas Maduro jusqu'au 3 février pour convoquer des élections, faute de quoi ils reconnaîtront Juan Guaido comme Président.
La crise au Conseil de l'Europe a éclaté après que la délégation russe à l'Assemblée parlementaire a été privée du droit de vote suite au rattachement de la Crimée. À l'été 2017, la Russie a suspendu le versement de ses cotisations, les pouvoirs de ses parlementaires n'ayant toujours pas été rétablis. Le 10 octobre dernier, le secrétaire général du Conseil de l'Europe, Thorbjorn Jagland, a déclaré que les droits de la Russie au sein du comité des ministres et de l'Assemblée parlementaire pourraient être suspendus à partir de juin 2019 pour non-paiement des cotisations. Sergueï Lavrov avait précédemment indiqué que la Russie se retirerait elle-même du Conseil de l'Europe si l'organisation insistait sur son exclusion.