Il y a 100 ans, les USA interdisaient l'alcool

Le 16 janvier 1919, la majorité des États américains ratifiait le 18e amendement à la Constitution instaurant l'interdiction de produire, de distribuer et de vendre de l'alcool (Volstead Act). La transgression de ces règles était passible de poursuites.
Sputnik

Au début du XXe siècle, les interdictions de produire, de distribuer et de vendre de l'alcool étaient un phénomène habituel pour les pays du nord, où la consommation d'alcool par la population atteignait une échelle significative, écrit le site d'information Gazeta.ru.

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Hormis les USA, des restrictions de production et d'accès à l'alcool avaient été décrétées au Canada, en Norvège, en Islande, en Suède et en Finlande. La Russie avait prohibé l'alcool pendant la Première Guerre mondiale, et il n'était possible d'acheter de l'alcool légalement qu'au restaurant. La prohibition a encouragé la production d'alcool de contrebande. La consommation de morphine et de cocaïne a également prospéré en tant qu'alternative à l'alcool.

La société avait été progressivement préparée à la prohibition. Les hommes politiques, les personnalités religieuses et les médecins respectés avaient mené auprès de la population une propagande anti-alcool. Des actions démonstratives étaient organisées, pendant lesquelles étaient détruits des stocks d'alcool. En 1914 déjà, 12 États avaient interdit la production d'alcool sur leur territoire. Pour sa part, le Président Woodrow Wilson se prononçait contre toute restriction et mettait son veto sur toutes les lois anti-alcool. Son droit de veto a finalement été annulé par la majorité des voix des congressistes.

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Le nombre de psychoses alcooliques et d'alcoolisme chronique a diminué dans les années qui ont suivi l'adoption de la loi sur la prohibition. Parmi les changements positifs, on dénote aussi la diminution du nombre d'incendies, de cas de violence ménagère et d'accidents de voiture à cause des conducteurs en état d'ébriété.

D'un autre côté a été constaté un recul significatif de la morale: pendant la période d'interdiction, le taux de suicide était de 8,4 pour 100.000 habitants, et il a diminué jusqu'à 6,1 pendant les deux décennies suivantes. Dans toute l'Amérique a commencé le trafic d'alcool — ou bootlegging — ainsi que la production illicite d'alcool — ou moonshine. Des bars à bière clandestins ouvraient avec la complaisance de certains policiers.

Outre les «usines» illégales implantées aux USA a été mis en place un trafic d'alcool en provenance du Canada et du Mexique voisins. Ainsi, une bouteille de whiskey achetée 15 dollars à l'étranger pouvait rapporter 70 à 80 dollars nets.

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Selon Daria Khaltourina, responsable du département de la prévention des risques de l'Institut scientifique et de recherche central pour l'organisation et l'informatisation de la santé affilié au ministère russe de la Santé, contrairement à d'autres pays où de telles interdiction ont été instaurées, la loi sur la prohibition a apporté davantage de conséquences négatives que positives.

L'interdiction de l'alcool a été levée aux USA après la ratification du 21e amendement adopté le 5 décembre 1933.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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