Le cancer du col de l'utérus est désormais une maladie de la pauvreté, dit l'auteur principal d'une nouvelle étude en la matière, Mark Schiffman, un médecin à l'Institut national du cancer près de Washington, qui travaille depuis 35 ans contre ce cancer.
Le médecin fait partie d'une équipe qui a développé un algorithme à partir d'archives comprenant 60.000 images de cols de l'utérus, prises au Costa Rica dans les années 1990.
Au total, 9.400 femmes ont participé et ont été suivies pendant plusieurs années —18 ans pour certaines-, ce qui a permis de relier chaque cancer apparu parmi elles à l'image du col avant l'apparition de la maladie.
Le but est de développer cette technologie dans les trois à cinq prochaines années, et de réaliser plus d'essais cliniques, afin qu'à terme, le personnel soignant puisse procéder au dépistage sans formation complexe, simplement en prenant une photo qui sera analysée par l'algorithme.
Le cancer du col de l'utérus est le quatrième cancer le plus fréquent au monde, avec 570.000 cas en 2018, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Dans les pays riches, les progrès du dépistage et des campagnes de vaccination contre les papillomavirus (liés à ces cancers) ont réduit la mortalité, mais ces avancées bénéficient moins aux pays pauvres, qui concentraient 90% des décès en 2012, selon l'OMS.