Les chrétiens au Proche-Orient craignent pour leur vie et ceux qui en sont partis excluent tout retour dans la région, de sorte que ce déséquilibre confessionnel risque de compliquer la vie des chrétiens qui y restent encore, a raconté à Sputnik l'évêque syriaque orthodoxe du Mont-Liban et de Tripoli, George Saliba.
«Ceux qui habitent aujourd'hui en Irak ne pensent même pas à y rester. Ils veulent partir et envoient leurs enfants en Occident via la Jordanie, le Liban ou la Turquie. Nous exigeons que nos enfants restent en Irak et en Syrie, surtout dans la région d'al-Jazîra [nord-est du pays, ndlr]. Nous œuvrons à y sauvegarder notre peuple», a déclaré Mgr Saliba.
Et de rappeler que tous les jours, le sang chrétien coulait en Irak, ainsi que dans certains endroits en Syrie, au Liban, en Palestine et ailleurs.
«Maintenant, cette amertume provoque chez les chrétiens le sentiment d'angoisse et de crainte pour leur vie. C'est pourquoi ceux qui ont émigré ne pensent même pas à revenir», a constaté l'interlocuteur de l'agence.
En Syrie et au Liban, les chrétiens orthodoxes constituent une minorité confessionnelle, bien qu'ils aient leurs représentants au sein de la direction des pays et leurs propres partis politiques. Afin de maintenir leur présence, les chrétiens s'appliquent à préserver leur identité confessionnelle et ne se marient pas avec les adeptes d'autres religions. Au Proche-Orient, les chrétiens tiennent à garder les endroits de leur habitation compacts et même, dans le contexte de difficultés économiques, ils sont très négatifs à la vente de leurs biens immobiliers, y compris de leur terre, à des membres d'autres confessions.