Benalla affirme que Macron le consulte régulièrement… notamment sur les Gilets jaunes

Alexandre Benalla a déclaré qu’il échangeait régulièrement avec Emmanuel Macron qui lui aurait demandé comment il «voit les choses». Ces discussions ont notamment porté sur les Gilets jaunes, a-t-il dit à Mediapart précisant qu’il en avait la preuve sur son portable. M.Benalla a aussi évoqué l’entourage de M.Macron, «pire que la mafia».
Sputnik

Bien que l'Élysée affirme avoir mis à l'écart Alexandre Benalla, l'ancien collaborateur du Président s'est exprimé dans une interview à Mediapart sur ses contacts avec Emmanuel Macron, qui selon lui, sont restés réguliers et ont porté sur les sujets les plus variés.

«Nous échangeons sur des thématiques diverses. C'est souvent sur le mode "comment tu vois les choses?". Cela peut aussi bien concerner les Gilets jaunes, des considérations sur untel ou sur untel ou sur des questions de sécurité. C'est, en gros: "Comment tu sens le truc?"», a déclaré M.Benalla.

Il affirme entre autres posséder des preuves de ses contacts avec le chef de l'État, poursuivant que les discussions se déroulaient via la messagerie Telegram.

Benalla évoque ses «échanges réguliers» avec des «membres de la présidence»
«Ça, ils ne pourront jamais le nier. Ça va être très dur de le démentir parce que tous ces échanges sont sur mon téléphone portable», a-t-il déclaré dans un entretien publié deux jours après que le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire contre lui ayant pour objet un «abus de confiance».

En outre, M.Benalla a décrit l'entourage du Président comme étant composé selon lui, de «technocrates» issus d'une «famille pire que la mafia, où tout le monde se tient, où tout le monde doit sa carrière à l'autre».

«Quand vous êtes entourés de gens qui vous intoxiquent en permanence, ça finit par faire faire des bêtises», a-t-il dit en commentant les difficultés rencontrées par Emmanuel Macron.

Quand Benalla assurait sous serment qu’il n’avait plus de passeports diplomatiques (vidéo)
Quant à l'affaire sur ses passeports diplomatiques, Alexandre Benalla a affirmé qu'il les avait bel et bien laissés entre les murs de l'Élysée, avant que quelqu'un ne les lui remette de nouveau quelques semaines plus tard.

«À la fin du mois d'août, je dépose tout, dont les passeports diplo. Comment peuvent-ils dire que cela n'a pas existé? Au mois de septembre, on m'appelle pour me dire «Alex, on a encore un carton à toi avec des affaires, il faudrait que tu les récupères». Quand je me rends à l'angle de l'avenue Gabriel et de la rue de l'Élysée pour récupérer ces effets début octobre, il y a dans un sac plastique un chéquier, des clés et… les passeports diplomatiques», a poursuivi l'ancien collaborateur du Président.

«Si on ne veut pas que j'utilise ces passeports, il n'y a qu'à les désactiver et les inscrire à des fichiers. Il y a des procédures, tout de même! Normalement, au Quai d'Orsay, au bout de plusieurs lettres de relance soi-disant envoyées, on s'inquiète, non? Ça ne passe pas inaperçu, deux passeports diplomatiques…», a-t-il conclu.

Le parquet de Paris a ouvert samedi une enquête préliminaire contre l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron pour «abus de confiance» suite à la saisie par Jean-Yves Le Drian du procureur de la République, concernant la question des passeports diplomatiques qu'Alexandre Benalla aurait utilisés une fois la porte de l'Élysée refermée derrière lui.

Le parquet de Paris a ouvert une enquête contre Benalla pour «abus de confiance»
Dans un article du 27 décembre, Mediapart affirmait qu'Alexandre Benalla continuait d'utiliser son passeport diplomatique, délivré le 24 mai 2018. D'après le média, le document, valide jusqu'au 19 septembre 2022, porte la référence 17CD09254.

Plus tôt, LCI indiquait que le récent voyage d'Alexandre Benalla au Tchad n'avait pas été son seul déplacement sur le continent africain au cours des dernières semaines. Selon ce média français, qui cite l'entourage de l'ancien conseiller d'Emmanuel Macron, M.Benalla y aurait rencontré «plusieurs Présidents».

L'Élysée avait alors répété que le jeune homme n'était pas un «émissaire officiel ou officieux».

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