Bien que l'Élysée affirme avoir mis à l'écart Alexandre Benalla, l'ancien collaborateur du Président s'est exprimé dans une interview à Mediapart sur ses contacts avec Emmanuel Macron, qui selon lui, sont restés réguliers et ont porté sur les sujets les plus variés.
«Nous échangeons sur des thématiques diverses. C'est souvent sur le mode "comment tu vois les choses?". Cela peut aussi bien concerner les Gilets jaunes, des considérations sur untel ou sur untel ou sur des questions de sécurité. C'est, en gros: "Comment tu sens le truc?"», a déclaré M.Benalla.
Il affirme entre autres posséder des preuves de ses contacts avec le chef de l'État, poursuivant que les discussions se déroulaient via la messagerie Telegram.
En outre, M.Benalla a décrit l'entourage du Président comme étant composé selon lui, de «technocrates» issus d'une «famille pire que la mafia, où tout le monde se tient, où tout le monde doit sa carrière à l'autre».
«Quand vous êtes entourés de gens qui vous intoxiquent en permanence, ça finit par faire faire des bêtises», a-t-il dit en commentant les difficultés rencontrées par Emmanuel Macron.
«À la fin du mois d'août, je dépose tout, dont les passeports diplo. Comment peuvent-ils dire que cela n'a pas existé? Au mois de septembre, on m'appelle pour me dire «Alex, on a encore un carton à toi avec des affaires, il faudrait que tu les récupères». Quand je me rends à l'angle de l'avenue Gabriel et de la rue de l'Élysée pour récupérer ces effets début octobre, il y a dans un sac plastique un chéquier, des clés et… les passeports diplomatiques», a poursuivi l'ancien collaborateur du Président.
«Si on ne veut pas que j'utilise ces passeports, il n'y a qu'à les désactiver et les inscrire à des fichiers. Il y a des procédures, tout de même! Normalement, au Quai d'Orsay, au bout de plusieurs lettres de relance soi-disant envoyées, on s'inquiète, non? Ça ne passe pas inaperçu, deux passeports diplomatiques…», a-t-il conclu.
Le parquet de Paris a ouvert samedi une enquête préliminaire contre l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron pour «abus de confiance» suite à la saisie par Jean-Yves Le Drian du procureur de la République, concernant la question des passeports diplomatiques qu'Alexandre Benalla aurait utilisés une fois la porte de l'Élysée refermée derrière lui.
Plus tôt, LCI indiquait que le récent voyage d'Alexandre Benalla au Tchad n'avait pas été son seul déplacement sur le continent africain au cours des dernières semaines. Selon ce média français, qui cite l'entourage de l'ancien conseiller d'Emmanuel Macron, M.Benalla y aurait rencontré «plusieurs Présidents».
L'Élysée avait alors répété que le jeune homme n'était pas un «émissaire officiel ou officieux».