Les incohérences de «l'agression» antisémite dans le métro parisien par des Gilets jaunes

Des incohérences sèment le trouble suite au témoignage d’un journaliste de 20 Minutes sur Twitter racontant une «agression» antisémite perpétrée par trois Gilets jaunes contre une dame âgée juive dans le métro parisien. Pourtant, le ministre de l’Intérieur s’est déjà indigné et la presse relaie cet évènement sans recul.
Sputnik

Un récit qui a fait le tour des médias et a atteint le ministère de l'Intérieur. Le journaliste de 20 Minutes, Thibaut Chevillard, a décrit dans un thread Twitter une scène d'«agression» antisémite dans le métro parisien, dont il été témoin.

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Samedi soir, le journaliste est monté dans une rame à la station Réaumur-Sébastopol (ligne 4) où se trouvaient trois Gilets jaunes «un peu éméchés», qui ont notamment fait des «quenelles», un geste inventé par Dieudonné en 2005 et considéré comme antisémite par une partie des médias et des officiels. Une dame âgée s'est approchée d'eux pour dire, selon les propos rapportés par le journaliste: «Ce geste est un geste antisémite. Je suis juive, j'ai été déportée à Auschwitz, je vous demande d'arrêter».

«Ils ont rigolé, puis l'un d'eux lui a répondu que les chambres à gaz n'existaient pas», a écrit le journaliste.

Ce thread, à lire en intégralité ici, a été depuis très partagé sur le réseau social et a été repris très largement par les médias. L'incident a même atteint le ministère de l'Intérieur: Christophe Castaner a réagi vivement aux propos du journaliste.

Bien que la préfecture de police de Paris ait ouvert une enquête sur cet incident, quelques incohérences s'imposent dans le récit de M.Chevillard. La dame, principale protagoniste de cette scène, a contacté la rédaction de 20 Minutes et a livré sa version des faits.

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La première chose qui cloche: les propos sur Auschwitz. Pour le journaliste, la dame a «été déportée à Auschwitz», mais dans une interview à 20 Minutes la femme dit avoir «74 ans et demi», et donc ne pouvait pas physiquement avoir été déportée dans ce camp de concentration, libéré par l'Armée rouge le 27 janvier 1945. Le quotidien a tenu à clarifier les faits, citant la femme: «C'est un geste antisémite, je suis juive, mon père a été déporté à Auschwitz où il est mort. Je vous demande d'arrêter.»

Ensuite, le journaliste écrit qu'un homme a répondu à cette dame que les chambres à gaz n'existaient pas. Cependant, celle-ci a bien entendu l'un des hommes lui dire qu'il avait, comme son père, été à Auschwitz. Elle confie néanmoins ne pas en être certaine, à cause du vrombissement du métro, que l'homme ait véritablement ajouté que «cela n'avait jamais existé.»

De plus, bien que le témoignage de ce journaliste ait été repris par les médias et ait eu un énorme retentissement, aucune autre personne n'a témoigné ni sur la Toile, ni publiquement, en contactant les médias.

La dame âgée ne portera pas plainte, pour ne pas donner plus d'importance à ces «propos d'ivrogne», selon ses déclarations à 20 Minutes.

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