Sergueï Lavrov estime que dans le règlement palestino-israélien, il est indispensable d'œuvrer ensemble.
«En politique, les États-Unis souhaitent depuis longtemps présenter le résultat de leur mission de médiation personnelle à la communauté internationale comme une sorte de marché du siècle. Mais pour le moment, personne n'a vu ce marché», a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse à l'issue d'un entretien avec son homologue palestinien, Riyad Al-Maliki.
«Il est évident qu'il sera impossible d'arriver à un accord sans les États-Unis, mais seuls, ceux-ci ne pourront pas non plus conclure d'accord, a-t-il souligné. Cela étant, il faut revenir aux formats collectifs — au Quartet de médiateurs internationaux composé de la Russie, des États-Unis, de l'Onu et de l'Union européenne — en coordination étroite avec la Ligue arabe.»
Rappelant «les relations spéciales» de la Russie non seulement avec la Palestine, mais également avec Israël, Sergueï Lavrov a indiqué que Moscou voulait aider à enregistrer une entente stable «capable de garantir les intérêts légitimes d'Israël dans le domaine de la sécurité».
«Les problèmes de cette région, comme d'ailleurs de toute autre, doivent être résolus non sur la base d'ultimatums, exigences ou diktat, mais par le biais du dialogue uniquement. Il faut passer à la table des négociations et s'entendre», a-t-il noté.
Il a également attiré l'attention sur les tentatives de Washington de torpiller les fondations juridiques internationales du règlement palestino-israélien jetées par les décisions contraignantes des Nations unies.
«Nous voyons avec quelle légèreté les États-Unis se débarrassent d'autres ententes juridiques internationales, telles que le Plan global d'action conjoint sur le nucléaire iranien approuvé par le Conseil de sécurité de l'Onu ou le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI). Tenter de remplacer le droit international par des règles que les pays occidentaux inventent eux-mêmes et essaient de les imposer aux autres est une tendance très dangereuse», a-t-il précisé.
Les Palestiniens avaient refusé la médiation des États-Unis dès la fin de l'année dernière, indignés par la décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël.