Gaz naturel: dans trois ans, l’Algérie aura-t-elle de quoi exporter?

Station de pompage de gaz
Si aucune solution n’est trouvée pour couvrir les besoins nationaux toujours croissants en gaz, dans deux ou trois ans l’Algérie n’aura plus rien à exporter, selon le ministre algérien de l’Énergie Mustapha Guitouni.
Sputnik

Intervenant jeudi 13 décembre lors d'une réunion de l'Assemblée populaire nationale, le ministre algérien de l'Énergie, Mustapha Guitouni, a tiré la sonnette d'alarme quant aux perspectives d'exportation du gaz algérien. Et pour cause: la demande interne en gaz naturel ne cesse de croître.

«L'Algérie risque de ne plus pouvoir exporter de gaz naturel dans trois ans», a alerté le ministre.

Il a indiqué que la production nationale de gaz s'élevait à 130 milliards de mètres cubes, dont 50 milliards destinés à la consommation locale, 50 milliards à l'exportation et 30 milliards réinjectés dans les puits pour maintenir leur activité.

Le ministre a précisé que la couverture de la demande nationale était passée de 32% en 2000 à 62% à l'heure actuelle, dont 40% en propane, alors que le taux de couverture en électricité, dont la production dépend du gaz, a atteint 99%.

«Si nous ne trouvons pas rapidement d'autres solutions pour couvrir la demande nationale en gaz, en hausse constante, nous ne serons plus en mesure, dans deux ou trois ans, d'exporter», a-t-il insisté sur la nécessité de trouver une issue à la situation.

GNL tanker
L’Algérie part à la conquête du marché asiatique du GNL
L'Algérie occupe la onzième place mondiale en termes de réserves de gaz naturel et est le troisième fournisseur de gaz à l'Europe en couvrant entre 25 et 30% des besoins gaziers du Vieux Continent.

En 2017, l'Algérie a exporté l'équivalent de 49.3 milliards de mètres cubes de gaz dont 16.8 milliards de mètres cubes de GNL, à destination de l'Espagne, de la France, de la Grèce, de l'Italie et de la Turquie majoritairement, selon S&P Global Platts. À ceci s'ajoutent entre 4 à 5 milliards de mètres cubes exportés vers la Tunisie et le Maroc, selon la même source.

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