L’Algérie part à la conquête du marché asiatique du GNL

S'abonner
Dans les prochaines années, l’Algérie exportera un tiers de sa production de gaz vers l’Asie sous forme de GNL, a affirmé le 22 novembre à Paris le vice-président de la Société nationale algérienne des hydrocarbures, en soulignant que son entreprise a pris toutes les dispositions nécessaires pour mener à bien sa nouvelle stratégie.

Estimant que dans les années à venir ses quantités de gaz exportées vers l'Europe sont appelées à baisser, l'Algérie a décidé de s'orienter vers le marché asiatique du GNL dans le but de diversifier ses partenaires commerciaux. C'est ce qu'a indiqué le 22 novembre Ahmed el-Hachemi Mazighi, le vice-président de la Société nationale algérienne des hydrocarbures (Sonatrach) lors d'une conférence à Paris, en affirmant que dans sa nouvelle stratégie, Sonatrach envisage de mieux valoriser ses capacités de production de gaz liquéfié, selon l'agence spécialisée S&P Global Platts.

Tout en rappelant que les 95% des 50 milliards de mètres cubes de gaz exportés annuellement par l'Algérie vers l'Europe vont se réduire à deux tiers dans les années à venir à cause de la concurrence des énergies renouvelables, le responsable a affirmé que «l'Asie représente une belle opportunité de diversification pour Sonatrach», vu que «la taille du gâteau se réduit» de plus en plus en Europe.

Station de pompage de gaz - Sputnik Afrique
Contrats de gaz à long terme avec l’UE: après un cafouillage serré, Alger gagne la partie
Pour atteindre son objectif, Sonatrach envisage de faire tourner ses usines de production de GNL à 100% de leurs capacités, afin de dégager de plus grandes quantités destinées à l'exportation, alors qu'en ce moment elles ne fonctionnent qu'à 72%. Par ailleurs, et dans le même but, la compagnie algérienne a commandé deux nouveaux navires de transport de GNL (méthaniers) de 170.000 tonnes de capacité chacun.

Afin de conserver sa part dans le marché européen du gaz en s'adaptant aux nouvelles conditions qui régissent ce dernier, M.Mazighi a expliqué que «la volatilité en Europe est plus élevée qu'en Asie ou aux États-Unis, donc cela encourage à négocier des contrats de plus courte durée».

Production de pétrole - Sputnik Afrique
Grâce à ce «gas hub», l’Algérie compte doper ses exportations de gaz vers l’Europe
Après plusieurs mois d'incertitude sur fond de polémique suscitée par la demande de certains pays européens d'acheter le gaz sur les marchés spots, l'Algérie a finalement réussi le pari de renouveler tous ses contrats à long terme de livraison de cet hydrocarbure avec ses partenaires du Vieux Continent. C'est ce qu'a affirmé le 20 novembre Mustapha Guitouni, le ministre algérien de l'Énergie, lors d'une conférence de presse conjointement menée avec Miguel Arias Canete, le commissaire européen en charge de l'action pour le climat et l'énergie, à l'issue de la 3e réunion annuelle du dialogue politique de haut niveau sur l'énergie entre l'Algérie et l'Union européenne.

En 2017, l'Algérie a exporté l'équivalent de 49.3 milliards de mètres cubes de gaz dont 16.8 milliards de mètres cubes de GNL, à destination de l'Espagne, de la France, de la Grèce, de l'Italie et de la Turquie majoritairement, selon S&P Global Platts. À ceci s'ajoutent entre 4 à 5 milliards de mètres cubes exportés vers la Tunisie et le Maroc, selon la même source.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала