Les élus US adoptent une résolution visant à enterrer Nord Stream 2

La chambre basse du Congrès américain a voté mardi à l’unanimité la résolution soutenant l’imposition de sanctions sur le projet Nord Stream 2. Les élus américains ont aussi appelé les pays européens à abandonner sa construction.
Sputnik

La Chambre des représentants des États-Unis a adopté mardi soir à l'unanimité la résolution 1035 sur l'opposition au projet Nord Stream 2, a annoncé sur Twitter le groupe des Républicains au sein de la chambre basse du Congrès américain.

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Selon ce document, le gazoduc Nord Stream 2 représente un danger pour la sécurité énergétique européenne et les intérêts américains. Les élus américains ont appelé les gouvernements européens à renoncer à ce projet. Ils ont également soutenu l'application à ce projet gazier de la loi de lutte contre les adversaires de l'Amérique par les sanctions (CAATSA).

Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a réagi mercredi à cette décision de la Chambre des représentants américains. Selon lui, il s'agit d'une nouvelle tentative d'empêcher la réalisation du projet Nord Stream 2.

«[Les États-Unis, ndlr] tentent ainsi d'empêcher la réalisation de ce projet en utilisant tous les moyens, acceptables et inacceptables, ce qui n'est rien d'autre que de la concurrence déloyale masquée», a-t-il déclaré aux journalistes.

Lundi, le secrétaire adjoint des États-Unis pour les ressources énergétiques, Francis Fannon, a déclaré que cette entreprise menaçait la sécurité énergétique européenne. Il a appelé les pays européens qui y participaient à «agir sur la base de leurs valeurs communes».

Le projet Nord Stream 2 prévoit la construction de deux conduites longues de 1.200 km reliant le littoral russe à l'Allemagne par la mer Baltique. Sa capacité totale sera de 55 milliards de mètres cubes par an. Le coût du projet est évalué à près de 10 milliards d'euros. Le gazoduc devrait être mis en service d'ici la fin 2019. Début novembre, le groupe Nord Stream 2 AG a annoncé avoir posé 200 kilomètres de gazoduc sur le fond de la mer Baltique.

Plusieurs pays s'opposent au projet: l'Ukraine, qui craint de perdre les recettes qu'elle tire du transit de gaz russe, la Pologne, la Lettonie et la Lituanie, ainsi que les États-Unis, qui cherchent à promouvoir leur gaz naturel liquéfie (GNL) en Europe. Les États-Unis ont plusieurs fois demandé aux pays européens de ne pas participer au projet Nord Stream 2, brandissant la menace de sanctions à leur égard.

La chancelière Angela Merkel a, pour sa part, fait remarquer à plusieurs reprises que Berlin voyait en Nord Stream 2 un projet commercial. Cela étant dit, elle lie la construction au maintien du transit du combustible bleu russe via l'Ukraine. Moscou confirme qu'il s'agit d'un projet purement commercial et concurrentiel. Comme l'a déclaré par le passé Vladimir Poutine, le projet ne prévoit pas la baisse des livraisons du gaz vers l'Europe via l'Ukraine.

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