Le cours du pétrole a permis de réduire le solde négatif dans les échanges russo-chinois

La Russie pourrait bien augmenter les échanges avec la Chine jusqu'à 100 milliards de dollars en 2018, selon Nezavissimaïa gazeta.
Sputnik

Les autorités chinoises ont annoncé que les échanges entre la Russie et la Chine s'élevaient à un total de 97,23 milliards de dollars pour la période de janvier à novembre, ce qui représente une augmentation de presque 28% en glissement annuel, écrit lundi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

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C'est avant tout le cours pétrolier qui a permis d'augmenter les exportations russes, et notamment les livraisons de pétrole en Chine. La Russie a déjà vendu à la Chine plus de pétrole que pendant toute l'année 2017.

Sur ces 11 mois, les exportations chinoises en Russie ont augmenté de 12% pour dépasser 43,45 milliards de dollars. De leur côté, les importations de produits et services russes en Chine ont augmenté de 44,3%, jusqu'à 53,78 milliards de dollars. Le solde commercial de la Russie avec la Chine est ainsi devenu positif. C'était l'inverse jusqu'à présent.

La Russie exporte essentiellement des produits minéraux vers la Chine — ils représentent près de 77% des exportations russes, selon les statistiques douanières russes des neuf premiers mois de l'année. Cette part augmente encore, alors qu'en 2017 ces produits représentaient 70% des exportations. Bien derrière se trouvent les exportations de bois, de cellulose et de papier (9%), dont la part baisse (il s'agissait de près de 11,3% en 2017 pour le bois).

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Les produits alimentaires et agricoles ne représentent que 4,35% des exportations russes vers la Chine, ce qui est légèrement inférieur aux indicateurs de 2017. Les voitures et les équipements représentent moins de 3% des marchandises exportées par la Russie chez sa voisine.

Il est évident qu'actuellement, le commerce russo-chinois est activement soutenu par les fournitures pétrolières, dont le coût augmente. Ainsi, au cours des neuf premiers mois de l'année, la Russie a vendu à la Chine 30 milliards de dollars d'hydrocarbures, contre 18 milliards de dollars durant la même période en 2017.

Il se pourrait également qu'une nouvelle baisse du prix du baril fasse fléchir les statistiques des échanges russo-chinois.

La Russie reste, dans les échanges bilatéraux, un pays exportateur net, déclare l'analyste d'Alor Broker Alexeï Antonov. «D'après les statistiques, il ressort que dans les échanges bilatéraux cette percée est assurée uniquement par l'augmentation des quantités et du coût du gaz, du pétrole et des produits pétroliers vendus à la Chine», explique l'expert. Et d'ajouter: «A titre de comparaison, les USA et les pays de l'UE vendent à la Chine essentiellement des équipements de hautes technologies à forte valeur ajoutée.»

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Auparavant, les Chinois eux-mêmes soulignaient qu'en moins de 40 ans les échanges sino-américains avaient été multipliés par plus de 200. «Les échanges bilatéraux sont passés de 2,5 milliards de dollars en 1979 à 519,6 milliards de dollars en 2016», rapportait le ministère chinois du Commerce. Alors qu'en 36 ans, la Russie a seulement multiplié son commerce bilatéral avec la Chine par 130. En 1980, les échanges soviéto-chinois avoisinaient les 500 millions de dollars.

Au final, l'augmentation des échanges et de la part des produits minéraux dans la structure des exportations transforme de plus en plus la Russie en entrepôt de matières premières de la Chine d'où Pékin importe uniquement du pétrole, du gaz, des produits de la forêt et des métaux, conclut Alexeï Antonov.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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