À l’approche de l’acte 4 des Gilets jaunes, Philippe au Sénat pour débattre des taxes

Approuvées par l'Assemblée nationale mercredi, les mesures proposées par Édouard Philippe, alors que la crise des Gilets jaunes ne fait que s'aggraver, ont fait l'objet des discussions au Sénat ce jeudi. Le chef du gouvernement a reconnu que les initiatives «ne répondent pas à la totalité des demandes des Français».
Sputnik

Si l'Assemblée nationale a voté mercredi en faveur de l'initiative d'Édouard Philippe pour remédier à la crise qui secoue la France, jeudi c'est au tour du Sénat de se prononcer à ce sujet. En question: la fiscalité écologique et ses conséquences sur le pouvoir d'achat, ce à l'approche d'une nouvelle manifestation prévue samedi par le mouvement des Gilets jaunes.

Intervenant devant les sénateurs, le Premier ministre a admis que les mesures proposées ne satisfaisaient pas la totalité des demandes du peuple.

Ces mesures «ne répondent pas à la totalité des demandes exprimées par les Français», a-t-il déclaré. «Le débat doit permettre de les compléter».

En vue des mobilisations de samedi, M.Philippe a évoqué des «moyens exceptionnels» qui viendront en renfort des quelque 65.000 forces de sécurité qui seront déployées dans toute la France.

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Plusieurs sites culturels et notamment musées seront à nouveau fermés le jour du rassemblement dans la capitale, a appris l'AFP de sources au sein des établissements.

Les actions planifiées ont poussé aussi à reporter le match entre Saint-Etienne et Marseille, qui devrait se tenir dimanche en clôture de la 17e journée de Ligue 1, «à la demande de la Préfecture de la Loire», selon la Ligue de football professionnel (LFP). C'est déjà la quatrième rencontre reportée à cause des manifestations.

En France, après une première manifestation qui s'est déroulée le 17 novembre, des membres du mouvement des Gilets jaunes ont organisé le troisième acte de leur mobilisation le samedi 1er décembre. Dénonçant à l'origine la hausse des carburants, ils expriment désormais une colère sociale bien plus profonde.

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Le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé mardi 4 décembre la suspension pour six mois de trois mesures fiscales qui devaient entrer en vigueur au 1er janvier. Il s'agit de la hausse de la taxe carbone sur l'essence, le fioul et le diesel, de la convergence de la fiscalité du diesel avec celle de l'essence et enfin du prix du gazole pour les professionnels.

Le dernier rassemblement a été marqué par d'importantes violences et dégradations urbaines dans la capitale française. Elles ont fait 133 blessés, dont 23 membres des forces de l'ordre, et ont conduit au placement en garde à vue de 378 personnes sur les 412 interpellées, selon un bilan communiqué par la préfecture de police dimanche.

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