Au quatorzième jour du mouvement des «gilets jaunes» à La Réunion, la mobilisation reste bien forte. La rencontre de la ministre des Outre-mer Annick Girardin avec les manifestants s'est déroulée sous tension, ont rapporté les médias.
Même si elle n'était pas insultée directement, Mme Girardin a toutefois été obligée de traverser une foule de manifestants en colère qui scandaient «Macron démission». Elle a même dû être exfiltrée par son service d'ordre lors d'une rencontre très houleuse ce vendredi, au lendemain de l'annonce de mesures qui semblent ne pas convaincre les manifestants.
Selon les «gilets jaunes», les mesures sociales annoncées ont déjà été présentées précédemment dans le plan pauvreté d'Emmanuel Macron et ne sont donc pas spécifiques à La Réunion. De plus, les mesures qui avaient été suggérées sur l'emploi et les logements n'apportent que peu de nouveauté, à l'exception de la création d'une zone franche globale à 7% de taux d'imposition pour les entreprises.
Après le Port-Est, Mme Girardin a rencontré une nouvelle délégation des «gilets jaunes» à la sous-préfecture de Saint-Paul. Lors des discussions qui ont duré plus de trois heures, la ministre a notamment annoncé qu'elle parlerait vendredi soir «des marges et de l'octroi de mer» (taxes sur les produits importés et locaux). De même, elle a proposé de créer conjointement avec les «gilets jaunes» des «groupes de travail» pour que tous les prix soient étudiés.
Les revendications des «gilets jaunes» réunionnais vont de la suppression des charges sociales à une meilleure prise en compte «des besoins des Réunionnais», en passant par l'abrogation de l'octroi de mer. Les 17 et 18 novembre, les «gilets jaunes» ont vigoureusement manifesté sur l'île de la Réunion, et par la suite, les autorités locales ont cédé aux exigences des manifestants en gelant la taxe spéciale sur la consommation de carburant.