Les USA «prépareront» les journalistes ukrainiens aux élections de 2019

Les États-Unis ont l'intention de financer des projets visant à «préparer» des journalistes ukrainiens dans la perspective de la présidentielle et des législatives de 2019, selon un document de l'ambassade américaine dont RT a pris connaissance.
Sputnik

D'après un document de l'ambassade américaine que cite RT, il s'agira notamment d'apprendre aux journalistes à «couvrir le travail» des commissions électorales, à «rapporter les infractions» et à «lancer des débats». Une attention particulière sera accordée aux régions «sensibles à la désinformation», sans préciser desquelles précisément. Le Conseil de l'Europe travaille également de manière étroite avec les médias ukrainiens à l'approche de la campagne électorale. Selon les observateurs, de tels projets constituent une ingérence directe dans les affaires intérieures de l'Ukraine.

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L'ambassade des USA à Kiev a lancé un appel d'offres aux médias ukrainiens et aux ONG pour des projets destinés à «soutenir la transparence de la présidentielle et des législatives en Ukraine».

Comme l'explique le document de l'ambassade, les médias devront «contribuer à un processus électoral ouvert et juste basé sur les standards européens».

«Serons pris en considération pour examen les projets de préparation des journalistes dans des secteurs comme la connaissance des droits liés à l'accès à l'information, la vérification des faits, l'éthique journalistique, ainsi que le respect des principes d'objectivité et d'indépendance dans la couverture des élections», stipule le document.

L'élection présidentielle ukrainienne est prévue le 31 mars 2019, et les législatives pour fin octobre.

Ceux qui remporteront l'appel d'offres couvriront le travail de la commission électorale et le processus d'enregistrement des citoyens, et rapporteront les infractions. Leur mission consistera également à organiser des débats à la télévision, à la radio et sur les forums en ligne avec la participation des candidats et des représentants de différents partis politiques.

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L'une des tâches des médias consistera à «alimenter l'intérêt des habitants enregistrés en tant que déplacés internes, ainsi que celui des vétérans de la guerre dans le Donbass et des personnes âgées, pour les processus publics».

Les structures sélectionnées devront réaliser ces projets dans le courant de l'année. Selon le portail des marchés publics des USA, Washington allouera 200.000 dollars à l'ensemble du programme, et chaque projet ne devra pas dépasser 20.000 dollars.

D'après le politologue Alexeï Martynov, directeur de l'Institut des États nouvellement établis, le travail avec les médias fait partie des instruments de pression sur la société ukrainienne utilisés par les USA conjointement avec leurs partenaires européens.

«Si un autre pays avait lancé un tel appel d'offres en prévision des élections aux USA, cela aurait fait beaucoup de bruit, on aurait parlé d'ingérence. Cependant, de la part de Washington et de ses partenaires européens, de tels actes sont considérés comme une aide humanitaire pour le rétablissement de la démocratie ukrainienne. Apparemment, ce sont précisément les formulations qui ont été utilisées par les congressistes américains lors de l'approbation de cette initiative», note le politologue.

L'ambassade salue les candidatures des représentants régionaux «particulièrement sensibles à la désinformation, ainsi que les projets prévus pour les catégories d'électeurs les plus vulnérables et les moins représentés».

Alexeï Martynov souligne qu'en l'occurrence, il est question du sud-est de l'Ukraine où vit le plus grand nombre de citoyens russophones.

«Pour l'ambassade américaine, ce sont les régions russophones qui sont les plus soumises à la «désinformation». C'est là que les habitants regardent nos chaînes, s'orientent vers les médias russes et le segment russophone de l'internet», estime l'expert.

Du côté de l'UE

Pendant ce temps, le Conseil de l'Europe n'est pas resté les bras croisés et a lancé son propre appel d'offres adressé aux organisations qui se chargeront de créer les contenus publicitaires pour la Compagnie nationale publique de diffusion d'Ukraine (NOTU). Le prestataire potentiel recevra 55.000 euros du Conseil de l'Europe.

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La NOTU émet sur les chaînes UA:Pervy et UA:Koultoura, sur les chaînes régionales, ainsi qu'à la Radio ukrainienne, la radio Promin, Koultoura et Radio Ukraine International.

Le prestataire aura la tâche de créer quatre vidéos avec du contenu infographique et des sous-titres de 60 secondes sur la réforme de la diffusion publique en Ukraine. Elles devront indiquer que le paysage médiatique du pays dépend des préférences des propriétaires des médias, alors que les compagnies publiques comme la NOTU, au contraire, représentent une source d'informations indépendante et objective. Il est prévu de diffuser ces publicités sur les réseaux sociaux, notamment Facebook, Instagram et YouTube.

L'appel d'offres du Conseil de l'Europe s'inscrit dans le cadre du projet «Renforcer la liberté des médias, l'accès à l'information et le système de radiodiffusion publique en Ukraine» en vigueur jusqu'au 31 juin 2019. Son objectif consiste à améliorer le rôle des médias en tant qu'«instrument de consensus au sein de la société ukrainienne, particulièrement en période électorale».

«Nous assistons à une ingérence directe de l'Occident. Washington et ses alliés contrôlent entièrement les processus politiques en Ukraine, et l'élection présidentielle ne fait pas exception. Je pense qu'au final peu de choses dépendront de l'avis des citoyens ukrainiens», conclut le politologue Alexeï Martynov.

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Le Président ukrainien a prétendu «posséder des informations sur l'intention de la Russie de s'ingérer dans les élections ukrainiennes».

Le Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe) a qualifié sa déclaration de «tendance générale» et rappelé que la Russie ne s'intéressait pas aux affaires intérieures d'autres pays.

«Piotr Porochenko ne gère rien en Ukraine et il comprend que ces chances d'être réélu sont très faibles. C'est la raison pour laquelle il essaie à tout prix d'assurer ses arrières et, si besoin, d'accuser la Russie de sa défaite», a déclaré le sénateur russe Vladimir Jabarov, premier vice-président de la Commission des affaires internationales du Conseil de la Fédération.

Pensé d'avance

Cet été déjà, le Conseil de l'Europe avait lancé des appels d'offres pour trouver des consultants nationaux et internationaux capables d'analyser les conditions et les méthodes de travail des médias ukrainiens. 110.000 euros ont été alloués pour leurs services.

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Le département d'État américain s'occupe activement de la «création de liens» avec les journalistes ukrainiens. Certains ont été invités aux États-Unis pour se familiariser avec les «méthodes, le style et la culture de travail» locaux. Pendant ce séjour, leurs confrères américains leur enseigneront l'«indépendance et la lutte contre la désinformation». Washington dépensera 400.000 dollars à cet effet.

200.000 dollars supplémentaires serviront à «populariser la culture américaine en Ukraine». Des tables rondes et des conférences avec la participation d'experts américains seront organisées dans le pays sous l'égide de l'ambassade américaine.

D'après le politologue Alexandre Assafov, Washington compte ainsi créer un «instrument proaméricain» qui fonctionnera indépendamment de l'identité du prochain Président de l'Ukraine.

«Via différents canaux, les Américains se chargent du «développement de la société civile». On peut citer en exemple le blocus du Donbass, auquel Porochenko s'opposait: il a dû s'y résoudre sous la pression de prétendus vétérans de l'«opération antiterroriste»», explique l'expert.

«Grâce à leurs bourses, les USA contrôlent la société et lui imposent leur propre ordre du jour», conclut Alexandre Assafov.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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