Le Consul de France à Alger confirme le durcissement des conditions d’octroi de visas

La France a effectivement mis en place un dispositif plus serré relatif aux conditions de délivrance de visas aux étrangers de tous les pays du monde, a déclaré le 19 novembre le Consul général de France à Alger, en soulignant que ces nouvelles règles ne touchaient pas particulièrement les Algériens.
Sputnik

En conséquence à la crise migratoire qui a touché en 2015 l'Europe en général et l'espace Shcengen en particulier, la France a effectivement durci ses conditions d'octroi de visas, sans viser particulièrement les Algériens, a déclaré le 19 novembre Marc Sédille, le consul général de France en Algérie, dans un entretien accordé au site d'information Tout Sur l'Algérie (TSA). En effet, il a insisté sur le fait que la nouvelle mesure est globale et s'applique à tous les pays du monde.

«Qu'est-ce que les Algériens constatent aujourd'hui? Ils voient effectivement que c'est plus difficile d'obtenir un visa. C'est une réalité que personne ne nie», a déclaré le diplomate.

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Tout en soulignant que les nouvelles dispositions ont été prises conjointement avec tous les pays de l'espace Schengen dans le but de renforcer le contrôle aux frontières, en imposant une liste commune de justificatifs pour la demande de visa, le consul général de France à Alger a déclaré que «tout ce qui a pu être mis en place précédemment [pour les Algériens, ndlr], tous les dispositifs qui prévoyaient des assouplissements ont été balayés par ce renforcement du contrôle aux frontières extérieures, par ce renforcement du contrôle sur la délivrance des visas et par cette harmonisation de la politique des pays Schengen». «C'est vrai qu'il existait en Algérie des situations dérogatoires où certaines catégories de demandeurs présentaient des dossiers dits "allégés", ce n'est plus possible aujourd'hui, tous les justificatifs doivent être fournis, quelle que soit la qualité du demandeur», a-t-il encore précisé en soutenant que «cela ne vise pas exclusivement les Algériens. C'est une mesure globale déployée partout».

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Rappelant qu'en 2017, plus de 410.000 visas ont été délivrés pour des Algériens, plaçant ainsi l'Algérie en deuxième position derrière la Chine pour les pays bénéficiaires de visas Schengen délivrés par la France, M. Sédille a affirmé: «je comprends tout à fait que certains Algériens soient préoccupés. Il va falloir s'adapter à cette nouvelle situation». «Mais il n'y a pas de volonté de restreindre la délivrance des visas. Il s'agit bien d'effectuer des contrôles approfondis», a-t-il ajouté.

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Tout en relevant que, sur les 300.000 étudiants étrangers en France, un peu plus de 30.000 sont Algériens, formant ainsi la deuxième communauté estudiantine derrière les Marocains, le responsable consulaire français a souligné que la délivrance d'un visa d'étude «n'est jamais automatique». «Aller étudier en France, cela nécessite des ressources financières, il faut avoir bien en tête cette question, parce qu'on peut être un très bon étudiant et échouer parce qu'on n'a pas préparé correctement le financement de son projet», a-t-il averti. Informant qu'en 2017 ses services ont délivrés 9000 visas d'études aux Algériens, il a même spécifié que «[cette] année, il y en aura moins que l'an passé pour les raisons évoquées tout à l'heure».

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Concernant les visas accordés aux hommes d'affaires, chercheurs, artistes, sportifs et journalistes, Marc Sédille a mis l'accent sur le fait que ces catégories étaient soumises à un régime spécial et qu'elles ne souffriraient d'aucune restriction. «Le Président de la République [Emmanuel Macron, ndlr] l'a exprimé il y a quelques jours lorsqu'il a inauguré l'usine de M. Rebrab à Charleville-Mézières. Il a parlé "des gens qui font la relation bilatérale" en précisant que ceux-là ne doivent pas rencontrer de difficultés», a-t-il rappelé.

Évoquant le phénomène de la présence en situation irrégulière en France, le diplomate a fait savoir que «les ressortissants algériens dans cette situation sont très nombreux». «L'année passée, plus de 10.000 Algériens ont fait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français», a-t-il mentionné.

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