Propagande du Kremlin? Les auteurs de Masha et Michka parent avec ironie les accusations

C’est en Poutine ou plutôt en Churchill qu’agit la petite Masha, héroïne du célèbre dessin animé russe? Le directeur du studio a commenté la publication parue dans The Times et citant l’avis de ceux qui voient dans cette série un «soft power» russe.
Sputnik

Masha et Michka, ce dessin animé du studio russe Animaccord, traduit en 25 langues et si populaire que l'un de ses épisodes a recueilli plus de 91 millions de vues, est de la «propagande du Kremlin» et un instrument de «soft power»? C'est au moins ce que pensent certains critiques, cités par le quotidien britannique The Times.

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Ainsi, Anthony Glees de l'université de Buckingham note, d'après l'édition, que Masha a un caractère désagréable et persistant.

«Cela étant dit, elle est déterminée. Elle en fait trop. Ce ne serait pas une exagération de dire qu'elle agit en Poutine».

Quant à Michka, l'auteur de la publication a rappelé la position du professeur de l'université de Tallinn (Estonie) Priit Hobemagi qui estime que ce personnage est appelé à changer l'image de la Russie dans la conscience des enfants de négative en positive.

Interrogé sur cette publication, le directeur d'Animaccord Animation Studio, Dimitri Loveiko, a répondu qu'il était impossible de la commenter sans ironie.

Et d'ajouter toujours non sans humour que le travail «d'organe de propagande du Kremlin devrait probablement être bien payé».

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«Mais, malheureusement, nous n'avons pas eu un centime d'argent de l'État en 10 ans. Et nous n'en avons jamais demandé, car c'est un projet complètement commercial», a-t-il ajouté.

D'après le directeur du studio d'animation, les créateurs n'ont jamais eu l'intention de faire des parallèles politiques.

«Je crois qu'autour de n'importe quel projet talentueux, il y a toujours beaucoup de personnes qui veulent le rejoindre, et, il est dommage qu'une si sérieuse édition [The Times, ndlr], au lieu de parler avec nous, cite une opinion, par exemple, d'un critique. Commenter ce que quelqu'un pense de quelque chose est très compliqué», conclut-il.

Attirés par le carton que la série russe fait sur YouTube, Netflix, Turner, KIKA, France Télévision, Sony Music, NBC Universal et Televisa en ont acquis les droits de diffusion. Elle rencontre un succès international chez les jeunes spectateurs.

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