Dans les coulisses de Trident Juncture 18, le plus grand exercice de l'Otan sur le sol norvégien depuis les années 1980, se déroule un travail acharné visant à prévenir la propagation d'une épidémie de peste porcine, relate le quotidien Dagbladet.
Suite à cette révélation, une équipe de vétérinaires triés sur le volet et de spécialistes de l'Autorité norvégienne de sécurité des aliments a travaillé d'arrache-pied pour que la Norvège ne soit pas affectée par la peste porcine africaine (PPA).
Bien qu'elle n'affecte pas les humains, la PPA peut avoir des conséquences dévastatrices pour l'économie du pays concerné.
«Juste pour illustrer à quel point les contrôles sont importants, il suffit de dire qu'une épidémie limitée de la PPA pourrait coûter à notre pays 2 milliards de couronnes norvégiennes (208 millions d'euros, ndlr). Malheureusement, il existe plusieurs exemples, comme en Moldavie, où la production de porc a complètement disparu suite à une épidémie», a indiqué au journal le colonel Per Leines Lausund.
«Je ne veux pas révéler la nationalité du soldat qui a apporté les deux morceaux de bacon de son pays atteint par la peste porcine africaine», a souligné M.Lausund.
Karen Johanne Baalsrud de l'Autorité norvégienne de sécurité des aliments a souligné que des aliments «illégaux» provenant de pays non membres de l'UE, notamment de la viande, du lait et des œufs, avaient été découverts lors d'une inspection conjointe à l'aéroport de Bodø avant le début des exercices.
Tous les aliments confisqués ont été minutieusement examinés et aucune trace de la PPA n'a été découverte. Avant que les militaires puissent retourner en Norvège, tous les vêtements et véhicules ont été désinfectés.
Comptant 50.000 soldats de plus de 30 pays, les exercices Trident Juncture, inspirés de la guerre froide, ont été les plus importants du genre depuis des décennies, suscitant la critique des autorités russes et les protestations des activistes norvégiens anti-guerre.
Malgré les éloges de hauts responsables, l'exercice a été entaché d'une série d'incidents impliquant des collisions de véhicules militaires, des soldats fréquentant des pubs et déféquant dans des lieux publics et des plaintes de la population locale concernant des champs détruits par des véhicules militaires lourds. L'exercice a laissé un arrière-goût amer à la marine norvégienne, qui a perdu une frégate coûteuse dans une collision difficile à expliquer, avec un pétrolier.