La disparition, le 8 mars 2014, du vol MH370 qui avait quitté Kuala Lumpur à destination de Pékin, demeure toujours un mystère. L'avion, un Boeing 777 malaisien, transportait en tout 239 personnes dont 12 membres d'équipage. En 2015, ils ont tous été déclarés morts dans un accident, bien que leur sort ne soit toujours pas connu. La question, et notamment une possible piste américaine dans l'affaire, ont été évoquées au journal russe MK par Sergueï Melnitchenko, directeur général de l'agence de conseils et d'analyses internationale Sécurité des vols.
La disparition d'un si grand appareil est un fait extrêmement rare dans l'histoire de l'aviation mondiale, a-t-il indiqué. Très souvent, des débris, voire les boîtes noires de l'avion, sont découverts dès le deuxième jour des recherches. Mais le vol MH370 demeure entouré de problèmes irrésolus.
Sergueï Melnitchenko affirme que c'est possible, mais pourquoi l'équipage gardait-il le silence? Il n'y a toujours pas de réponse à cette question. Il a rappelé que l'opération de recherches avait débuté en mer de Chine méridionale avant de se déplacer dans l'océan Indien, vers les côtes occidentales de l'Australie. Toutefois, rien n'a été trouvé.
Il a rappelé que la dernière «découverte» du genre appartenait à un pasteur qui, après avoir étudié les cartes Google, a établi que l'avion se trouvait au Cambodge où il avait l'intention de se rendre prochainement.
«Dans ce contexte, une question s'impose: que faire des débris et pièces qui ont été déclarés authentiques par les experts et qui ont été découverts au large de Madagascar, près de l'île de La Réunion et sur la côte orientale de l'Afrique?, s'est-il demandé. Comment l'avion a-t-il pu alors se retrouver au Cambodge?»
«Les documents de l'enquête officielle pullulent d'incohérences», a constaté Sergueï Melnitchenko, auteur du livre «MH370: un vol vers nulle part».
«Avec mon coauteur Pavel Piatkine, nous avons étudié tous les comptes rendus de la commission malaisienne d'enquête et nous y avons constaté un grand nombre de lacunes et de faits qu'il est difficile de croire», a-t-il noté.
Sergueï Melnitchenko est également revenu sur l'enquête menée par le Français Ghyslain Wattrelos qui a perdu dans cet accident sa femme et deux de ses enfants. En tant que partie lésée, il avait plus largement accès aux documents. Ainsi, il aurait appris qu'un représentant des services de navigation malaisiens qui voyageait dans la cabine possédait un programme de détournement et avait la possibilité de pénétrer dans l'ordinateur de bord de l'avion pour modifier les données.
«Ce qui signifie que l'enquête doit se concentrer sur la cybersécurité», a souligné Sergueï Melnitchenko, ajoutant qu'il était également indispensable d'étudier les données des satellites.
Il existe enfin la «trace américaine», a-t-il poursuivi. En effet, après l'attentat des tours jumelles, Boeing s'est posée pour objectif de mettre au point un pilote automatique qui permettrait d'éteindre depuis le sol tout appareil mis en marche à bord, tant par les pilotes que par les terroristes. Les documents confirment que la société a obtenu une licence. Cependant, à toute question posée au géant, celui-ci répond qu'il n'a jamais rien créé de tel. Mais Boeing étant une société de technologies militaires, il est évident que ses spécialistes ne peuvent rien dire même s'ils l'avaient voulu.
Sergueï Melnitchenko a rappelé que Ghyslain Wattrelos évoquait, sans citer de noms ni de postes et sans préciser leur rôle, des représentants de structures américaines possédant des informations sur ce que l'avion était advenu en réalité, mais liées par le secret.
«Ainsi, pour savoir ce qui s'est réellement passé, il faut modifier le statut juridique de l'enquête. Il est important de le faire pour engager dans l'enquête ceux qui ont un accès au secret militaire. Sinon, nous ne saurons sans doute jamais ce qui est arrivé au vol MH370 et aux 239 personnes de 14 pays, dont la Russie, qu'il transportait».
Il y avait également parmi les passagers de l'avion quatre Français: Laurence Wattrelos, sa fille Ambre de 14 ans et son fils Hadrien de 17 ans, accompagné de sa petite amie franco-chinoise, Yan. Aucune enquête n'a permis de lever le mystère de cette disparition, pas même celle du FBI qui avait proposé son aide.