Plus aucune manœuvre de l’Otan sans cette menace invisible «probablement» russe?

Censées renforcer et tester les capacités militaires, les manœuvres de l'Otan semblent s'être déroulées non sans perturbations de la part d'une force extérieure. Le chef du gouvernement finlandais Juha Sipilä s'est dépêché de déterminer qui avait en effet joué le rôle clé dans l'affaire. Qui est, de toute évidence, la Main du Kremlin.
Sputnik

Attendez, la Main du Kremlin n'a pas — comme attendu — torpillé les manœuvres de l'Otan Trident Juncture? Mais qu'en est-il du GPS en panne pendant les derniers jours des exercices — cela pourrait bien s'inscrire dans ses scénarios ingénieux, a tiré comme conclusion le Premier ministre finlandais.

«La Russie est probablement derrière de telles perturbations», a déclaré Juha Sipilä dans un entretien accordé à la chaîne YLE, ajoutant que l'enquête sur les défaillances n'était pas encore terminée.

Le «tueur de satellites» russe pourrait être prêt dans quelques années
Or, peu nombreux ont été ceux qui se sont joints à ces accusations contre la Russie après que YLE a annoncé que les moyens de navigation aérienne finlandais avaient mis en garde contre le fonctionnement instable du GPS dans le nord du pays les 6 et 7 novembre. Les journalistes de la chaîne ont d'ailleurs associé ce constat à une présumée supposition officielle des autorités norvégiennes selon lesquelles la Russie serait derrière ces dysfonctionnement.

Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a refusé de commenter les informations sur les bugs du GPS. Le secrétaire de presse de la diplomatie finlandaise, Vesa Häkkinen, a de son côté assuré Sputnik que la Finlande allait présenter sans délai les conclusions tirées dans le cadre de l'enquête en l'espèce. Le ministère finlandais de la Défense n'a pas non plus donné de commentaire… Est-ce qu'on abandonne pas à pas l'idée de la Main du Kremlin coupable de tout ce qui ne va pas?

Un Tu-142 russe survole un navire US lors d'exercices de l'Otan (photos)
Ou bien on a baissé les bras. Début novembre, les organisateurs de Trident Juncture 2018 ont déjà critiqué la Russie à cause d'un Tu-142 russe qui avait survolé un navire américain en mer de Norvège. Ce qui a été suivi par une réponse presqu'immédiate du ministère russe de la Défense, confirmant le vol qui avait été pourtant — apparemment au grand regret des organisateurs — réalisé au-dessus les eaux neutres sans violer l'espace aérien d'autres États.

Le porte-parole du Président russe, Dmitri Peskov, a affirmé ignorer tout lien entre la Russie et le dysfonctionnement du système GPS lors des exercices de l'Alliance atlantique, fustigeant encore un cas d'accusations infondées contre la Russie pour «tous les péchés mortels».

Les manœuvres Trident Juncture ont eu lieu du 25 octobre au 7 novembre. Elles ont engagé quelque 50.000 soldats, y compris des finlandais, 250 aéronefs et 65 navires. Les pays d'Europe du Nord sont représentés par 13.000 militaires.

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