Le gouffre des désaccords politiques semble se creuser toujours plus profondément entre les Présidents français et américain qui ont des avis opposés, tant sur l'environnement et les relations commerciales que sur le nucléaire iranien. À leur rencontre, le 10 novembre à l'Élysée, qui avait pourtant pour cadre la commémoration du centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale, Donald Trump est arrivé d'humeur batailleuse, après avoir attaqué Emmanuel Macron dès son atterrissage en France, par le biais de Twitter comme à son habitude.
President Macron of France has just suggested that Europe build its own military in order to protect itself from the U.S., China and Russia. Very insulting, but perhaps Europe should first pay its fair share of NATO, which the U.S. subsidizes greatly!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 9 ноября 2018 г.
«Le Président Macron vient de suggérer que l'Europe construise sa propre armée pour se protéger contre les États-Unis, la Chine et la Russie. Très insultant mais peut-être que l'Europe devrait d'abord payer sa part à l'Otan que les États-Unis subventionnent largement!»
Le Président américain restait visiblement contrarié lors de cette rencontre avec son homologue français, ce qui porte à croire que ça ne va pas fort entre eux, surtout si on se souvient de l'idylle affichée par les deux hommes lors de la visite d'Emmanuel Macron à Washington, en avril dernier. Ainsi, Emmanuel Macron et Donald Trump ne cessaient de toucher le public en montrant au monde entier que deux Présidents peuvent aimer se faire des accolades, se tenir par la main, s'exercer au jardinage et même souligner, d'une manière singulière, le caractère «privilégié» de leurs relations en enlevant quelques pellicules de l'épaule de son interlocuteur.
Le Président français a alors tenu à préciser devant les caméras à l'Élysée et au côté de son homologue américain qu'il était nécessaire de mieux partager «le fardeau de la Défense au sein de l'Otan».
L'Élysée a également tenté de désamorcer la situation, indiquant qu'une confusion pourrait être à l'origine de ce tweet colérique. Ainsi, Emmanuel Macron a successivement évoqué les menaces pour l'Europe d'intrusions dans le cyberespace, puis l'annonce faite par Washington sur son retrait du Traité sur les armes nucléaires à portée intermédiaire (FNI).
Emmanuel Macron «n'a jamais dit qu'il fallait créer une armée européenne contre les États-Unis», a ajouté la présidence.
Ce 11 novembre 2018, les chefs d'État et de gouvernement de près de 80 pays, dont Vladimir Poutine, sont présents à Paris pour le centenaire de l'armistice de 1918. Avant de se rendre aux célébrations, la plupart des dirigeants a tout d'abord fait une halte à la résidence officielle du Président français.